Mon Top Cinq des chocolatiers de Bordeaux

Cocotte, lapin farceur ou bel œuf enrubanné de rose, le chocolat de Pâques nous ramène à l’enfance, aux souvenirs de la chasse aux œufs, à la course dans le jardin pour remplir son panier. Dans la tradition catholique, les cloches des églises se taisent trois jours avant Pâques, elles entreprennent le voyage à Rome pour revenir le jour de la résurrection chargées de friandises pour les enfants. Si l’histoire du voyage des cloches s’est un peu perdue, la fête demeure avec son repas dominical autour de la famille élargie et sa chasse à l’œuf dans le jardin. 

Pour le chocolatier traditionnel, Pâques reste une formidable occasion de montrer l’étendue de son savoir-faire, de laisser libre court à sa créativité, de faire parler son imagination. Sur les étagères, au moulage et sur les marbres de travail, un bestiaire enchanté remplace les traditionnels napolitains, bouchées, guinettes et autres bonbons de chocolat.

A Bordeaux, ils sont encore quelque uns à travailler le thème de façon totalement artisanale. Voici ma sélection en cinq adresses classées par ordre alphabétique.

 Cadiot Badie

Une des plus ancienne confiserie Bordelaise au somptueux décor de boutique à l’ancienne avec ses plafonds peints et moulurés, ses longs comptoirs et ses boiseries très XIX.  Aujourd’hui propriété de Serge Michaud, un entrepreneur venu du monde de la bureautique, la chocolaterie  continue de proposer un produit d’exception.

Pour Pâques, Cadiot Badie mise sur la tradition. Oeufs, poissons, lapins et autres animaux de nos fêtes d’enfance joliment enrubannés de bleu se pavanent fièrement en vitrine. Quelques pièces spectaculaires comme le lapin grand format ou les œufs en dentelle de friture viennent témoigner du savoir-faire des chocolatiers de Pessac.

Cadiot Badie

26 allées de Tourny, Bordeaux

Rue Eugène Chevreul, Pessac

Lundi au samedi 10h à 19h

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 Darricau

Une institution à Bordeaux, vieille de près d’un siècle, située sur la prestigieuse place Gambetta. La petite boutique séduit par ses napolitains et ses créations plus originales. Je recommande son assortiment semi-bruts composé de fines plaques de chocolats à la noisette, aux fruits secs, à la nougatine. Les plaques sont grossièrement cassées et présentées brutes comme en éclat, une tuerie, une gourmandise addictive.

Pour Pâques, la Maison Darricau nous invite au voyage.  En complément des traditionnelles cocottes et cloches, le chef Clément a travaillé une gamme  Vietnam qui fait écho à la décoration du magasin. La boutique se donne des airs de Saïgon avec ses suspensions en paille tressée et ses moulages coiffés du traditionnel chapeau en feuille de latanier. En vitrine,  Laurence a installé une forêt de feuille de lotus et les œufs décorés de gracieuses silhouettes. Elles sont chargées de la traditionnelle palanche ou longue tige en bois qui permet de porter un panier à chaque extrémité. Tous les moulages sont garnis de petits sujets maisons. Dernière suggestion gourmande pour les puristes, la gamme Grand Cru Vietnam réalisé avec un chocolat à 70% de cacao. Elle est proposée sous la forme d’un œuf comme une noix de coco dont dépasse un paille en bambou. Les globe-trotters y retrouveront un parfum de leurs dernières vacances et du lait de coco que l’on boit à même le fruit pour se rafraîchir.

Darricau

7 place Gambetta

Lundi au samedi de 10h à 19h 30

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David Capy

Pas de tradition familiale pour David Capy mais une passion pour la pâtisserie et le chocolat. Le temps de se forger un CV prestigieux, de remporter le titre de M.O.F en 2007 et l’homme s’installe à Bordeaux pour créer une pâtisserie d’exception au cœur du triangle d’or. En 2017, il ouvre un second point de vente à Caudéran dédié au chocolat.

Pour Pâques, David Capy décline deux gammes. En premier, des moulages sages ou malicieux reprenant les personnages historiques de la fête, poule, cloches et œufs.  Il ajoute une création tout à fait originale, une fraise toute mignonne. Le chef a imaginé une gourmandise à base de fraise déshydratée et de chocolat blanc. Elle est trop chou sa petite Mara avec son chapeau de feuille. En plus elle sent si bon, comme une promesse de printemps. J’adore.

En bonus, et pour patienter avant la fête, le chef  propose des tablettes de Pâques où sont incrustés des œufs prâlinés, des œuf en sucre ou en caramel. A tester absolument.

David Capy

    • ·       7 rue Michel Montaigne
    • ·       14 rue de l’église à Caudéran
  • ·       du mardi au samedi de 9h30 à 19h30

 

Hasnaâ chocolat

La plus jeunes de ma sélection et cependant une superbe adresse. Hasnaâ, on l’a découverte sur le petit écran lors de l’édition 2012 de Masterchef  et en vrai en 2014 quand elle ouvre sa première boutique rue Fondaudège. Depuis, elle s’est rapproché du centre ville et continue de séduire les amoureux du chocolat avec son travail à base de chocolat grands crus sublimés par les épices. Les professionnels ne sont pas moins conquis et lui ont décerné l’Award de la meilleure chocolatière de l’année et la tablette d’or en 2016.

Pour Pâques, Hasnâa innove et enrichit le monde de notre enfance par les animaux de la Jungle. A l’honneur dans sa boutique, un lion tout mignon et un dame girafe. En parallèle, la Cheffe décline une gamme d’œuf proposé dans sa boutique écrin à la décoration résolument moderne.  

Hasnaâ chocolat

4 rue de la Vieille Tour

Lundi au samedi de 9h30 à 19h30

 

    • Saunion Bordeaux

Une Chocolaterie née il y a 125 ans bien ancrée dans le paysage Bordelais. Thierry Lalet et son équipe de cinq chocolatiers proposent une gamme bien balancée entre tradition et modernité. La guinette, cerise au kirsch enrobé de chocolat reste toujours un des produits phare de la Maison. Mais l’héritier de la Maison sait innover avec ses tablettes de grands crus et ses nouvelles spécialités comme le carré au citron gingembre.

Thierry Lalet adore Pâques synonyme d’intense activité et de  joyeuse créativité. Il réserve toujours une bonne part de sa fabrication à des sujets traditionnels, la cloche symbole fort pour les catholiques, le lapin venu d’Europe du Nord, la poule et les œufs pralinés. Chaque sujet est réalisé à la main, la coque en chemisant un moule en deux parties que l’on garnit avant assemblage et décoration finale.  Et puis il y les créations originales, les idées du moment. Cette année le pâtissier travaille sur deux poissons sortis de l’univers de la bande dessiné Jack le Piranha et Joe le poisson mine. Leur mise au point a demandé astuce et ingéniosité. Chez Saunion, on essaie d’utiliser les moules existants. Alors on cherche, on innove, on détourne. Ainsi les dents du piranha sont les branches d’une étoile dont on possédait le moule et les yeux des boules de chocolat. Ils n’ont pas l’air bien méchant les deux petits nouveaux mais je leur trouve une bonne bouille qui dit mange moi mange moi. En plus cette année Pâques tombe le premier avril, alors ne cherche plus. Voilà la bonne idée pour ta table de fête, une décoration tout poisson avec ce bon gros Jack en centre de table.

Maison Saunion

  • 56 cours Georges Clémenceau
  • Mardi au samedi de 9h 30 à 12h 30 et de 13h 30 à 19h 30

Entretien avec Tanguy Laviale, restaurant Garopapilles

En 2014, Tanguy Laviale ouvre Garopapilles, son premier restaurant en tant que chef-propriétaire, il est seul en cuisine, Gaël Morand, son associé, est à la sommellerie, Antoine en salle. Quatre ans plus tard, Ils sont cinq en cuisine : le chef, Geoffrey le second, Benjamin à la pâtisserie, Marc aux cuissons et Léa en apprentissage. Camille prend en charge la salle et Gaël a bien étoffé la carte des vins. Le restaurant s’affiche dans tous les news magazines français et étrangers comme un incontournable, même pour les anglais tel le Guardian qui en fait un des 10 of the best restaurants in Bordeaux. En 2018, Le restaurant figure en #1 des eatlist des journalistes et blogueurs. Le succès est là, tous les services affichent complets quinze jours à l’avance. Voilà un Chouette parcours pour Tanguy Laviale et son équipe. En février, ultime récompense, Le Guide Michelin attribue une étoile au restaurant. Voilà une bonne occasion d’aller à la rencontre d’un chef de grand talent pour un entretien vérité.

Encore une fois le Michelin ne se lâche pas à Bordeaux. Il retient ses étoiles. En 2018, vous êtes seulement deux à recevoir une première étoile, tu partages la vedette avec l’ultra médiatique Philippe Etchebest pour la table gastronomique du Quatrième Mur. Comment reçois-tu cette distinction ?

TL : Je suis super heureux à titre personnel et collectif. Bordeaux et le Michelin, c’est toujours super compliqué. Il n’y a jamais eu beaucoup d’étoilés. On est super content d’en être cette année. Cela récompense toute l’équipe. On a fait un super boulot en cuisine, en salle avec Camille, en cave avec Gaël Morand.

Qu’est-ce qui va changer chez Garopapilles ? J’ai le sentiment que l’équipe se détend, as-tu gagné en sérénité ?

TL : Cette étoile, elle m’apaise, elle va m’apporter de la tranquillité. Très étrangement, la pression va baisser pour moi. Pour autant, cela ne va pas changer mon implication dans mon travail. Je vais continuer avec la même détermination, la même énergie. Je suis là dès l’ouverture et je fais la fermeture. L’étoile ne va rien changer rien à cela. On va bosser toujours autant pour donner du plaisir aux clients et avoir un restaurant plein à chaque service. La sérénité, elle vient aussi du soutien de l’équipe, de sa diversité, une grande source de richesse. Chacun apporte ses connaissances, son savoir-faire. Ensemble on a été chercher cette étoile et la recevoir renforce notre cohésion.

Les Bordelais apprécient Garopilles mais ils te connaissent peu. Si on parlait un peu de toi. La cuisine et toi c’est une histoire qui débute comment ?

TL : Il y a une part de hasard dans mon parcours. Je voulais être directeur d’hôtel. A l’école Ferrandi, on m’a dit que pour être directeur d’hôtel, il fallait savoir cuisiner. J’ai été incité à commencer par la cuisine. Un professeur fantastique m’a trouvé du talent, il m’a envoyé en stage chez Ledoyen en première année. C’était le première fois qu’il choisissait un débutant pour ce trois étoiles et il m’a dit ne me déçois pas. J’ai accepté le challenge et j’ai bossé dur pour être à la hauteur. La passion cuisine m’a attrapé. Elle ne m’a pas quitté. J’adore ce métier.

Tes influences, ta source d’inspiration ?

TL : J’ai quelques modèles, j’ai beaucoup d’admiration pour les chefs Pascal Barbot du restaurant L’Astrance à Paris, pour Arnaud Donckele de la Vague d’Or à Saint Tropez, pour Olivier Bellin de l’Auberge des Glazicks à Plomodiern et pour Alexandre Gauthier de la Grenoullère. Leur travail très artistique m’inspire, me parle.

Quelle est ton idée de la cuisine, ton envie quand tu te mets aux fourneaux ?

TL : J’aimerais que ma cuisine procure autant d’émotions qu’un très grand vin. Il y peu, je me suis fait plaisir avec un Clos Rougeard Breze 2010. Le jour où je sortirais une assiette qui procure autant d’émotions que ce vin, je pourrais mourir tranquille. J’aimerais faire une assiette à la hauteur.

 Les qualités que tu préfères chez un chef ?

TL : La transmission et la modestie

 Pourquoi avoir choisi Bordeaux ?

TL : J’ai suivi ma femme. Elle est régisseur au Grand Théâtre de Bordeaux.

 Un plat pour faire craquer les filles ?

TL : Un grand vin. Je pars toujours du vin. Je pense ma cuisine en fonction. J’adore cuisiner mais ma passion c’est le vin. C’est le truc qui m’anime. C’est pour cela que Garopapilles est aussi une cave à vins.

 Un lieu pour te ressourcer ?

TL : La Forêt. Le week-end, je vais souvent chez des copains dans le Périgord. Avec eux, je partage des bons moments, balade en forêt et dégustation de belles bouteilles. C’est comme cela que je me détends le mieux.

Merci Chef d’avoir pris le temps d’échanger sur ton parcours.

Très belle année 2018 à tous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Garopapilles, Le restaurant Bordelais, 1ére étoile au Michelin 2018

A Bordeaux, Garopapilles occupe une place unique. Dans une ville où l’offre en restaurant croît de façon exponentielle, la cote de Tanguy Laviale ne faiblit pas. Elle se renforce même avec l’attractivité de la ville devenue un pôle touristique d’importance européenne réputé pour la qualité de sa gastronomie et la richesse de son patrimoine architectural. L’intense concurrence ne semble pas lui nuire, Garopapilles affiche toujours complet quinze jours à l’avance. Sa cuisine plait aux esthètes, elle séduit les amoureux de la cuisine française, elle comble les amateurs de cuisine fusion, les gourmands, les tradi et les trendy. Je ne fais pas exception, j’aime cette adresse plus que toute autre.

J’ai la chance de connaître le restaurant depuis ses débuts en 2014 (voici un lien, des informations sur le parcours du chef et de son associé http://lemeilleurdebordeaux.fr/restaurant-garopapilles-bordeaux-la-cuisine-aux-herbes-aromatiques-de-tanguy-laviale/). J’ai vu le décor s’enrichir de nouveaux éléments, la cuisine évoluer tout en subtilité et l’équipe gagner en maturité. Quand en 2018, Garopapilles reçoit sa première étoile au Guide Michelin, je suis heureuse de le voir à sa juste place dans le petit livre rouge, la bible de la gastronomie française. Je trouve le moment tout à fait approprié pour re-situer les lieux dans toute leur originalité.

Nous sommes à deux pas de la place Gambetta, rue Abbé de l’Epée, longue voie bordée de bâtiments académiques du XIX. La façade entièrement vitrée du restaurant éclaire sur la double destination des lieux à la fois cave à vin et à manger. On entre par la partie boutique, le domaine de Gaël Morand, entre 500 et 700 vins référencés et destinés au grand public et aux professionnels. Gaël manque de temps pour tenir les comptes à la bouteille près. Sa sélection à 95% française s’enrichit chaque année de ses découvertes, fruits de ses balades dans le vignoble et de ses journées passées dans les salons professionnels.

Tanguy Laviale, Chef  du restaurant Garopapilles et une partie de sa team

A suivre, la cuisine ouverte. On peut s’arrêter saluer l’équipe, la regarder travailler puis gagner le troisième espace, la salle à manger. Au passage, on aura remarqué le parquet de chêne, une merveille d’art brut fait d’un ancien plancher de wagon de chemin de fer entièrement décapé et retaillé pour le restaurant. Notre œil s’attarde sur tous les éléments de décoration en bois, le comptoir, les chaises Baumann année 70 et les tables laissées nues. Celles-ci sont réalisées dans les mêmes poutres que le parquet vintage. Elles présentent nœuds, fentes et cicatrices comme un visage patiné par le temps. L’ensemble donne un supplément d’âme à la cuisine du chef. Ici rien n’est faux, tout est authentique, de bonne provenance et choisi avec le plus grand soin.

Une fois notre table désignée, nous nous installons tranquillement. Puisque le menu est surprise, relax, rien à choisir, l’équipe prend en charge notre soirée, laissons-nous gagner par les good vibes.

Dix jours après réception de l’étoile, l’ambiance est encore à la fête. Nous sommes plusieurs clients fidèles, heureux de féliciter l’équipe. Le chef a troqué sa veste blanche pour un chouette tablier. Il restera la soirée face à la cuisine transformant le comptoir en passe plat comme dans tout grand restaurant gastronomique. De la position, il peut dresser les assiettes, apporter à chacune la dernière touche d’herbes aromatiques ou de fleurs décoratives. Il participe au service, apporte lui-même certaines assiettes aux convives et au passage échange sur ses créations.

Le dîner ? Du plaisir, de l’esthétique et du goût. Un début qui percute avec des patiences originales. Le chef propose du chou fleur en tempura et du butternut en Barbajuan. Le menu nous sort des habituelles propositions du moment. Je pense en particulier au cerf venant des dernières chasses de la saison en Sologne, un gibier rare, une viande délicate.

Les vins ? Une très belle sélection proposée par Gaël Morand. Une gamme de prix assez large avec des pépites de petits propriétaires et des flacons d’exception pour les grands amateurs. La tendance bio et biodynamie est présente avec les vins de Nicolas Joly, de Jean-Michel Deiss. Je n’oublie pas la star des vins contemporains Château Rayas, de jolis pomerols, des grands Bourgognes et des coups de cœur du sommelier comme le Domaine de Montcalmès en Languedoc, les vins de Nicolas Mariotti-Bindi en Corse ou le Domaine Pavelot en Bourgogne.

Les assiettes ? Un ravissement pour les yeux, des présentations d’une infinie délicatesse

Les recettes ? Des produits de saison soigneusement sélectionnés, une cuisine française modernisée, une technique sure acquise au cours de ses années de formation au Pavillon Ledoyen, chez Lasserre, ou au Carré des Feuillants, un vrai travail sur les sauces et les aromates.

La dégustation ? Un mélange de finesse et de punch. Je m’explique. Prenons les ravioles vertes et homard, une explosion chlorophylle avec beaucoup de longueur en bouche. Pour ce plat, le chef colore la pâte maison au jus vert. Il réalise sa farce avec les verdures du moment, épinard tombé au beurre, persil, vert d’oignon, coriandre fraîche et une pointe d’estragon. On sent de la force, du goût comme si le chef n’hésitait pas à monter en puissance, à sortir du domaine de la consensualité.

Le bonus ? Le pain maison, une constante depuis les débuts, une vraie gourmandise. Ce soir là, nous avons testé une foccacia aux olives et un pain roulé brioché extraordinaire.

Le lendemain ? De jolis souvenirs visuels et gustatifs du diner et de l’after.

Garopapilles

  • 62 rue Abbé de l’Epée
  • 09 72 45 55 36
  • Menu le midi 35 et 45€
  • Menu 75€ le soir + Accord mets et vins 33€/4 verres
  • Du mardi au vendredi le midi
  • Jeudi et vendredi soir.

En annexe le menu du 23 février au soir pour mieux percevoir l’étendu du travail en amont et la créativité des recettes.

Avec la coupe de champagne

Tempura de chou fleur parfumé à l’anis sauvage et Barbajuan de butternut et noisette. Le Barbajuan est une spécialité monégasque servie en apéritif chez Ducasse. Un ravioli frit aux blettes et au parmesan avec une pâte à base de farine et d’huile d’olive. Le délicat beignet se trempe dans une  crème Curry et vin blanc.

Mise en bouche

En verrine crémeux de pomme granny monté à l’huile d’olive, œuf de caille poché, crumble cacahuète et émulsion de lard fumé

1er plat

Saint jacques snackée, crèmeux artichaut et sardine décoré d’un jardin d’herbes et de champignons shimeiji en pickles. En salle, on ajoute une infusion de citronnelle

2nd Plat

Ravioles vertes et homard. Une pâte maison colorée à la chlorophylle. Une farce de tombée d’épinards, persil, estragon, vert d’oignon, coriandre fraîche. Les ravioles sont réchauffées dans un beurre monté au litchi. Le homard poché au bouillon est réchauffé dans son suc .

3ième plat

Une soupe à l’oignon revisitée. En base, un jarret de veau confit servi avec un chutney d’oignon et une quenelle de crème fouettée, caviar d’Aquitaine on top. Le bouillon d’oignon qui accompagne est parfumé au café.

4ième plat

Dos de cerf, issu d’une des dernières chasses de la saison en Sologne. Il est laqué au soja et servi avec des blancs de poireaux grillés. La sauce crème associe lard fumé, couteau, citron confit et jus de coquillage.

Dessert

Servi dans une assiette en teck une association de saison chocolat orange avec sur un lit de crumble chocolat, un sorbet orange sanguine, une mousse au chocolat et un crémeux de potimarron, le tout associé à un brownie chocolat et décoré de larmes de meringue, de dés d’orange confite et d’herbes.

Le West Corner, Burger Food Truck

Je ne passe pas mon temps dans les restaurants gastronomiques, je déjeune souvent d’une salade et j’adore manger avec les doigts. J’ai plein d’adresses sympa dont j’aimerais te parler mais je manque de temps. Un article c’est une journée, partagée entre la rencontre, la prise de vue et l’écriture. En vrai c’est du boulot, une passion chronophage.

Là, je fais une exception pour West Corner, un food truck comme j’aime. J’adore les States alors le Burger maison, juicy and tasty, cela me parle. Fréderic Mantecon a d’abord rodé son concept en Bretagne dont il est originaire. Puis il est venu il y a deux ans sur Bordeaux avec une idée de monoproduit bon et bien fait.

Dans son burger, du frais et du local, je valide. Chaque matin, il prend livraison de ses pains chez un boulanger et de sa viande aux capucins. Ensuite, il se rend sur son spot du jour. Toute la matinée, il fait la mise en place, taille les frites, fait mijoter ses sauces maison. A partir de 11h30, il prépare ses commandes puis sert les clients, une majorité d’habitués qui ont réservé par téléphone. La résa, il faut mieux y penser car Fred travaille que du frais, je te le rappelle, donc il arrive avec un nombre limité de buns et de steack. Il termine à stock zéro. C’est pas comme dans le restaurant américain que je tu connais bien.

Le choix est limité et c’est tant mieux, c’est un autre gage de fraîcheur. Le menu comporte 6 burgers :

  • 2 classiques l’original cheese et le bacon cheese
  • 3 spécialités. Le sicilien tomates et mozzarella, le californien cheddar et avocat, le seguin fromage de chèvre et chorizo
  • 1 recette du moment. Là c’est le Red Devil avec une sauce aux piments, du cheddar affiné, une compotée d’oignons et des pickles. Ça envoie du steack.

J’ai testé un Bacon cheese, un pur moment de régression. En fermant les yeux, j’aurais pu m’imaginer back to L.A, petit moment de bonheur. J’ai adoré le pain moelleux avec sa fine croûte qui donne au burger une touche frenchy. Pareil pour la viande extra fraîche et son côté juicy qu’on ne retrouve pas dans le surgelé. Les frites irrégulières sont juste parfaites, comme celle du dimanche à la maison. Dans la formule, tu as un dessert : banoffee, cookie ou cheesecake, l’offre change chaque semaine. J’ai testé le chessecake, léger, parfumé, un délice.

 

Je te donne en annexe le lien pour les emplacements. Si tu es dans le coin, cela vaut vraiment la peine d’essayer. Sinon, tu peux toujours privatiser le truck pour un anniversaire ou un lendemain de mariage, c’est stylé.

 

West Corner = 2 camions

Le Guide Michelin 2018 : les restaurants étoilés en Aquitaine.

 

Ni Best-seller, ni  nouveau roman (en 2017, ses ventes ont plafonné à 51639 exemplaires) le Guide Michelin reste La référence en matière de haute cuisine, le livre le plus attendu de chaque début d’année dans la planète Food. Sa sortie agite, électrise, le monde de la gastronomie. Les étoiles distribuées avec parcimonie (616 en 2017) sont toujours autant attendues par les chefs. Cette reconnaissance assure une place enviée dans la hiérarchie culinaire. Elle récompense un travail colossal qui demande beaucoup de sacrifices, d’abnégation pour être à niveau chaque jour.

Au delà d’une distinction honorifique, les retombées économiques sont énormes. L’étoile apporte un supplément de chiffres d’affaires allant jusqu’à 30%.  Elle permet de rentabiliser des restaurants aux coûts de production élevés. Alors même si certains disent ne pas y prêter attention, travailler pour leurs clients et par passion, tous attendent le palmarès avec impatience.

En 2018, l’institution que l’on dit souvent poussiéreuse a innové. Fini d’inviter à la présentation les seuls chefs promus. Cette année, elle a convié de nombreux prétendants pour un show à l’américaine en gardant le mystère sur leur palmarès. La question qui revenait avant ce fameux lundi 5 février étant : Et toi as-tu reçu un carton ?

J’ai interrogé les chefs bordelais sans grand succès. Les plus concernés sont restés évasifs et mystérieux. Seuls m’ont répondu sincèrement ceux qui savaient ne pas en être. Tous ont reconnu l’impact de la jolie étoile et seraient assez fier de pouvoir l’accrocher au revers de leur veste blanche.

Certains se sentent très éloignés du monde du Michelin qui n’est pas forcément ouvert aux concepts innovants. Pour mieux comprendre comment les quinze inspecteurs choisissent leurs lauréats, voici un extrait de l’interview donné par le directeur du Michelin Micheal Ellis au magazine l’Express :

les cinq critères sont indiqués dans le guide, à savoir le choix des produits, la justesse des cuissons et des saveurs, la personnalité, la constance et le rapport qualité-prix. Ces critères sont inébranlables. Les chefs le savent. Lorsqu’ils demandent un rendez-vous, on regarde ensemble leur dossier. On ne peut pas leur dire ce qu’il faut faire pour avoir une étoile, mais on peut partager ce que les inspecteurs ont constaté.

Vous parlez de qualité et non de style de cuisine, mais on remarque quand même l’absence de la bistronomie dans le guide jusqu’à maintenant. 

Il n’y a pas de quota dans les styles de cuisine et pas d’idées arrêtées. L’inspecteur juge le repas par les cinq critères. Il suffit qu’un plat n’entre pas dedans, et ça met l’ensemble du repas en péril. S’il y a une erreur de cuisson ou si le chef a un problème -on est humains!-, on reviendra voir si c’est toujours le cas un peu plus tard. On revient trois, quatre ou cinq fois. Mais si à chaque fois il y a une erreur, ce n’est plus un accident. La régularité est primordiale.  

Micheal Ellis dans une interview au magazine l’Express du 27/01/2018

 

Lundi 5 février, fini les pronostics et les rumeurs, les vraies informations tombent. Cette année, il y aura 621 restaurants étoilés au guide Michelin, soit cinq de plus que pour l’édition 2017.

Deux nouveaux Trois étoiles, le flamboyant Marc Veyrat, iconique Chef de la Maison des bois à Manigod et Christophe Bacquié, L’Hôtel du Castellet.

A Bordeaux, c’est la Fête, deux étoiles sont tombées. La première chez Garopapilles, le préféré des gastronomes, la seconde à la Table d’Hôtes du Quatrième Mur pour Philippe Etchebest. Bravo aussi à Julien Lefebvre qui reçoit une étoile à Cordeillan Bages. 

Tanguy Laviale, Garopapilles

Philippe Etchebest, M.O.F , Le Quatrième Mur

Julien Lefebvre, chef du Château Cordeillan-Bages

L’entrée de Garopapilles va nous réconcilier avec le Guide Michelin. Enfin un restaurant moderne au cadre contemporain récompensé à Bordeaux. Au départ, la table de Tanguy Laviale semblait tellement éloignée des  classiques. Ouvertures limitées à deux soirs par semaine, décor contemporain de bois brut, cuisine ouverte, table de bois sans nappe blanche et service décontracté. Le chef, conscient de ces handicaps, n’a pas relâché la pression.  Il a continué dans la voix choisie, étoffé son équipe et travaillé ses recettes. La clientèle, extrêmement fidèle lui donnait une certaine sérénité. La récompense du Michelin vient couronner un parcours sans faute.

 

Bravo  les Chefs.

 La liste des Etoilés au Guide Michelin 2018

Trois Etoiles

  • Les Prés d’Eugénie de Michel Guérard à Eugénie les Bains

 

Deux Etoiles

  • La Grande Maison de Pierre Gagnaire à Bordeaux
  • La Grande Vigne de Nicolas Masse à Martillac
  • L’Hostellerie de Plaisance de Ronan Kervarrec à Saint Emilion
  • Le Pressoir d’Argent à Bordeaux
  • Le Relais de la Poste de Jean Coussau à Magescq

 

Les Une Etoile

 Gironde-33

  • Château Cordeillan Bages de Julien Lefebvre à Pauillac Nouveau
  • Garopapilles de Tanguy Laviale Nouveau
  • La Table d’Hôtes du Quatrième Mur de Philippe Etchebest à Bordeaux Nouveau
  • L’Auberge Saint-Jean de Thomas l’Hérisson à Saint Jean de Blaignac
  • Le Logis de la Cadène à Saint Emilion
  • Le Pavillon des boulevards de Thomas Morel à Bordeaux
  • Le Patio de Thierry Renou à Arcachon
  • le Prince Noir de Vivien Durand à Lormont
  • Le Saint James de Nicolas Magie à Bouliac
  • Le Skiff Club de Stéphane Carrade à Arcachon

 

Dordogne- 24

  • Les Fresques à Monestier
  • La Tour des vents à Monbazillac
  • L’Oison à Chancelade
  • L’Essentiel à Perigueux
  • Etincelles à Sainte Sabine
  • Le Vieux Logis à Trémolat
  • L’imaginaire à Terrasson la Villedieu
  • Le Grand Bleu à Sarlat la Canéda
  • Le Moulin du roc à Champagne de Belair
  • Le Moulin de l’Abbaye à Brantôme

 

Lot et Garonne-47

  • Le Jasmin à Villeneuve sur lot
  • Mariottat à Agen
  • L’Auberge le prieuré à Moirax

 

Landes-40

  • Les Clés d’Argent à Mont de Marsan
  • Le Hittau à Saint Vincent de Tyrosse

 

Pyrénées Atlantiques-64

  • L’Auberge Basque à Saint Pée sur Nivelle
  • Atelier Gaztelur à Biarritz
  • Les Pyrénées à Saint Jean pied de Port
  • Ithurria à Ainoha
  • Le Moulin d’Alotz à Arcanques
  • L’Océan à Saint Jean de Luz
  • La Table des Frères Ibarboure à Bidart
  • Les Rosiers à Biarritz
  • Brikéténia à Ghétary
  • L’impertinent à Biarritz

En savoir plus sur les les meilleurs restaurants de Bordeaux, cliquez ici.

Le restaurant le Davoli

On est rue des Bahutiers dans le vieux Bordeaux gourmand où les façades sont en bois peint et les murs en pierres blondes. Lumières tamisées, tables bien espacées et nappes blanches, les codes du restaurant gastronomique à la française sont respectées. Ici, tout est fait pour le confort et le respect de l’intimité des convives. Une fois installés à notre table, nous sommes invités à choisir parmi les différents menus. Le plus simple est proposé à 40€, nous préférons le menu découverte qui permet de goûter les plats de la carte en petites portions.

Le responsable de salle, Olivier Rouland nous apporte la carte des vins où toutes les régions de France sont représentées, Bordeaux à l’honneur mais aussi du Bourgogne, de l’Alsace, des vins de Loire et du Sud. En bonus, une jolie proposition de vin au verre. Nous choisissons un Sancerre blanc pour accompagner les plats à dominante fruits de mer.

Le diner commence par quelques amuses bouche et un velouté de potimarron et pickles de betterave. On enchaine avec des coquilles Saint-Jacques en raviole ouverte sur une purée de topinambour, condiment de kumquat, écume citronnelle-coco on top. L’assiette est élégante, les coquilles, la face juste grillée, l’assaisonnement délicat, un délice. On enchaine avec des huîtres de Marennes d’Oléron et fois gras pochés, pickles de radis et navet pour le croquant acidulé. Le mariage assez classique est parfaitement réussi, le foie gras poché dans un bouillon de boeuf et non grillé reste onctueux. La Marennes, plus grasse que notre Cap-Ferret donne à la préparation toute sa saveur iodée. La cuisson de quelques secondes dans son eau est parfaite. Ce plat est une merveille, l’union gourmande du meilleur du Sud-Ouest et de l’Atlantique.

Le poisson servi dans la formule en cinq plats est un pavé de bar sauvage et purée de panais. En quatre plats, on continue avec le pigeon en trois façons : cuisse confite, filet et abats en feuille de brick, râpé de truffe. J’aurais aimé le filet un peu plus cuit. Attention donc à la cuisson, peut être suggérer à la commande un vrai rosé.

Le diner s’achève en douceur avec une tartelette cacao et pamplemousse rose. L’association chocolat-agrume, fraîcheur acidulée versus onctuosité et sucre, fonctionne très bien. Merci au maître d’hôtel qui n’a pas hésité pour accepter un changement de dessert au menu.

 

En fin de service, le chef, David Grangier, vient saluer chaque table, échanger avec les convives. Nous évoquerons son parcours auprès des grands de la gastronomie : Alain Ducasse, Michel Portos et Christopher Coutanceau. Le chef de la Rochelle a durablement marqué le Bordelais, il lui doit sa cuisine centrée sur la mer et sa rencontre avec son associé au restaurant Oliver Rouland, lui aussi un ancien de chez Coutanceau. Mais David Grangier, enfant de Bordeaux rappelle qu’il doit beaucoup à Michel Portos. Très jeune chef de partie au Saint James, il a grandi sous les conseils du Maître. Avec lui, il a découvert la suprématie du produit. Il a ouvert son répertoire aux influences asiatiques, à la cuisine des épices.

Que dire de plus de cette belle adresse sinon que j’ai aimé sa cuisine tranquille, une base française solide, une technique sure boostée par une subtile touche de parfums d’Asie. On n’est pas dans l’absolu nouveauté, plus tôt dans le goût, la précision, l’authentique. Les produits de saison sont choisis avec soin par le chef qui n’hésite pas à se lever trois fois par semaine à cinq heures du matin pour faire son marché de légumes. Le poisson sauvage arrive entier en cuisine, l’équipe le prépare chaque matin. Les recettes sont bien équilibrées et parfaitement mises en valeur par des assiettes à la présentation impeccable. Je n’oublie pas le prix du menu, 52€ pour des produits de fête, coquille Saint Jacques, huîtres et foie gras, c’est presque une affaire.  Je te le recommande pour un dîner en famille ou mieux en duo. Réservation obligatoire.

Le Davoli

  • 13 rue des Bahutiers, Bordeaux
  • réservation sur le site : http://www.ledavoli.com
  • Ouvert du mardi au samedi
  • Le midi Entrée + Plat 24€
  • Le soir menu en 4 plats à 40€, 52€. A la carte environ 70€

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Le repas gastronomique, inscrit au patrimoine mondial depuis 2010

Composer avec minutie un décor de table, dresser nos assiettes pour une lecture verticale, photographier nos repas, les partager sur les réseaux sociaux, autant d’habitudes de mise en scène de notre quotidien qui semblent à nos yeux résolument modernes et intiment liées à l’essor du net. En réalité, cette formidable dynamique qui met l’esthétique au cœur du repas, nous vient du passé. Le repas gastronomique, mélange de mets raffinés et de scénographie appartient à l’Histoire de France. Il est même reconnu mondialement depuis son inscription au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco depuis 2010.

Le Musée des Arts Décoratifs de Bordeaux,

A Bordeaux, nous avons la chance, via le Musée des Arts Décoratifs, le MADD, de pouvoir revenir dans le passé à la recherche de ces racines. On peut y découvrir une reconstitution d’un intérieur bourgeois du XVIII dont la salle à manger occupe une place centrale. Le musée a initié un partenariat avec l’Art du Regard, société animée par deux passionnées d’Histoire de l’Art Estelle Henriot et Christine Delmas. Celles-ci proposent des sessions de formation in situ accessibles à tous sur réservation. Le premier cycle de l’année est dédié aux Arts de la Table. J’ai eu l’opportunité d’assister à la première, la découverte du musée. Voici l’essentiel de la visite :

Nous sommes accueilli par Caroline Fillon, responsable des publics au MADD. Historienne de formation, Caroline va nous entrainer dans une visite passionnante de L’hôtel de Lalande. Avec elle, nous reviendrons sur l’origine des mots. Nous parlerons de la table, une planche de bois destinée au départ à recevoir des écritures, puis une planche dressée sur des trétaux de la gastronomie aujourd’hui synonyme de bonne chère, de mets de qualité et auparavant terme peu glamour relevant des lois de l’estomac « gastro ».

La salle à manger, une invention du XVII

Caroline s’attarde aussi sur la salle à manger, une pièce qui apparaît en France au XVII siècle et qui s’impose seulement au XVIII. On y reçoit de façon ostentatoire selon des codes inventés à la cour et reproduits par la noblesse. Le faste, la rareté et la diversité des mets, la nombreuse domesticité témoignent de la richesse de l’hôte.

Le service à la française, comme à la cour du roi

Du XVII au XVIII siècle règne le service à la française, celui de l’esthétique avant tout.

Le repas s’organise comme un ballet en cinq actes de quinze minutes chacun. Les convives prennent place à table. Ils ont devant eux une assiette et feront appel à un serviteur dédié pour les couverts et le vin. Au top du maître d’hôtel, tous les domestiques posent les plats sur la table par série de services. Chaque diner comporte 4 à 5 services avec les entrées, les viandes et les poissons en sauce, les entremets salés, les entremets sucrés et les desserts. Les pièces arrivent entières et seront retirés pour être découpés. Chaque plat arrive en double ou fois quatre. Il est disposé selon un plan extrêmement précis et élaboré à l’avance, sur papier, par le maître d’hôtel. L’organisation, parfaitement symétrique, permet à chaque convive de pouvoir se servir seul de chaque plat dans le périmètre qui lui est réservé. La table est entièrement débarrassée au bout de quinze minutes à l’exception  des salières, boîtes à épices et huiliers-vinaigriers.

Dans le service à la Française, on compte souvent deux domestiques par invité. On comprend donc la dépense extravagante que devait représenter une réception. La montée en puissance de la bourgeoisie, le déclin de la noblesse et le développement des restaurants vont conduire à sa disparition.

Le service à la russe, la révolution tranquille du XIX

Au XIX, le service à la russe va s’imposer petit à petit. Deux changements majeurs accompagnent ce nouveau protocole introduit par l’ambassadeur de Russie Alexandre Kourakine. Dorénavant, couverts et verres sont posés devant les convives et non plus en attente sur un meuble d’appoint. Les plats arrivent en direct de la cuisine, prédécoupés et sont présentés à chaque invité qui se sert lui même. Enfin, on va manger chaud en France. Le goût, le plaisir des sens prend le dessus sur l’approche visuelle.

Les termes service à la Française, service à la russe et même service à l’anglaise sont toujours employé. Toutefois leur signification a changé. Ainsi le service à la russe devient le service au guéridon. Sur une petite table proche des convives (le guéridon) un serveur pose le plat sur un réchaud. Il termine la préparation par une touche spectacle comme la découpe ou le flambage. Il dresse les assiettes devant son public. Le service à la française : le serveur se place avec le plat à la gauche du convive qui se sert lui même. A l’Anglaise, même point de départ mais le client est servi.

Une fois posées les bases de l’art de vivre à la française, nous nous sommes arrêtés devant les vitrines présentes dans les salles du musée Lalande. Caroline Fillon attire notre attention sur la diversité des formes des plats présentés. Elle rappelle qu’au XVIII, chaque plat est conçu pour un usage spécifique et que chaque nouveau besoin, chaque nouvelle mode entraine la création d’un nouveau contenant. Ainsi lorsque l’usage du beurre se généralise en cuisine, le beurrier fait son apparition sur la table sous la forme d’une mini baratte crée  en 1754 par la manufacture de Sèvres. Nous détaillons les vitrines et leurs objets aujourd’hui disparus de nos tables : pot à oille, saupoudreuse et boîtes à épices. Pour conclure, Caroline Fillon nous raconte la brève histoire de la manufacture de porcelaine de Bordeaux qui ne produira que trois ans de 1787 à 1790.

 

Musée des Arts Décoratifs

  • Proche place Gambetta
  • 39 rue Bouffard
  • 33000 Bordeaux

Chou Rouge aux fruits secs et Riz Noir au bouillon

 

 

Faire manger des légumes à mes hommes reste toujours un exploit. Si toi aussi, tu joues souvent un contre tous, voici une idée, un mélange salé-sucré qui fonctionne toujours assez bien . Pour un joli plat d’hiver j’associe le chou rouge et le Riz Noir, couleur et nouveauté le combo gagnant. Le Riz Vénéré vient d’Italie mais trouve son origine en Chine. Doté de supposées vertus aphrodisiaques, il était réservé à l’Empereur et à sa cour. Je l’achète surtout pour sa magnifique couleur qu’il garde à la cuisson. Préparé au bouillon et au beurre, il devient noir brillant j’adore.

 

Pour 4 personnes, Compter 30 à 45 mn de préparation et cuisson.

Riz noir au bouillon

  • 180 gr de riz noir
  • 2 cuillères de beurre
  • 10 cl de vin blanc
  • ½ l de fond blanc de volaille ou de bouillon de légumes pour les végétariens
  • 1 cuillère à soupe de parmesan en copeaux
  • Sel, poivre

 

Dans une sauteuse, fais fondre une cuillère de beurre

Ajoute le riz noir et remue bien pour imprégner les grains de beurre

Déglace au vin blanc

Mouille avec une louche de bouillon chaud

Mélange bien le tout et remue sans arrêt jusqu’à absorption du fond blanc

Renouvelle l’opération pendant 20 mn.

Tu goûtes, Le grain doit rester ferme. On compte 25 à 30 mn pour une cuisson parfaite.

Incorpore une bonne cuillère de beurre. La préparation doit être onctueuse.

Réserve

Tu ajouteras les copeaux de parmesan au dernier moment

 

Oignon rouge confit

Epluche et coupe en fine tranche un oignon rouge.

Fais le revenir très doucement dans du beurre.

Tu peux remplacer par un oignon blanc et ajouter 1 cuillère de sucre mais l’oignon rouge naturellement sucré ne demande rien.

Tu le serviras à part ou mélangé au riz

 

Chou Rouge aux fruits secs

  • ½ chou rouge
  • 1 litre de bouillon ( légumes corsés ou volaille)
  • 6 pruneaux d’Agen
  • 1 poignée de raisins secs
  • 1 poignée de noisettes ou amandes
  • ¼ de potimarron
  • Poivre, sel
  • Huile de noix,  de tournesol
  • 30 gr de beurre

 

Epluche et taille les légumes à ta fantaisie mais de façon uniforme et régulière pour les cuire parfaitement.

Dans une poêle à large bord, mieux un Wok, chauffe doucement un mélange de beurre et d’huile neutre type tournesol. Verse le chou coupé en morceaux, fais revenir en mélangeant bien.

Ajoute le bouillon, les raisins, les pruneaux, le sel, le poivre et laisse cuire doucement 20 mn.

Fais griller le mélange noisettes + amandes à secs dans une poêle en surveillant bien. Réserve.

Chauffe dans la même poêle 2 cuillères d’huile de noix. Ajoute les dés de potimarron et fais prendre couleur en remuant sans arrêt. Stop la cuisson dès que chaque face est dorée.

Au moment de servir, verse le chou dans un plat creux peu profond pour mettre en valeur la richesse des couleurs. Ajoute les dés de potimarron. Parsème de noisettes grillées et concassées.

 

 

Accord mets et vins

Pour rester dans une note sucré, je tente un vin de Paille du Jura. Vin méconnu produit en quantité confidentielle et issu d’un raisin que l’on met à sécher six semaines avant de le presser. Forte concentration en sucre et arômes extraordinaires de fruits secs sont au rendez-vous.

Plus classiquement, on choisira un vin blanc sec qui va contrer la sucrosité du plat. Je pense naturellement à un Bourgogne Blanc, un chablis ou pourquoi pas un vin de Loire, un Sancerre. Chardonnay versus Sauvignon Blanc mais des terroirs assez proches.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cromagnon, la table d’Oxana Cretu

Nouvelle adresse à Bordeaux découverte en déjeuner presse.

Chez Cromagnon nul homme primitif en cuisine, ni mobilier rustique, le nom pourrait tromper, on n’y mange pas avec les doigts. Bien au contraire, l’endroit conçu par Oxana Cretu, au passé de designer produit, est tout cosy mignon. Ambiance bois et gris, cactus en suspension, le décor tient plus de la boutique de décoration que de la caverne.

Alors pourquoi ce nom venu du fond des âges ? Très simplement, Cromagnon nous ramène aux pratiques ancestrales, au feu. La cuisson se fait sur pierre de sel de l’Himalaya, un matériau riche en oligo-éléments qui sale naturellement les aliments. Oxana a imaginé un lieu convivial où les convives se réapproprient le repas, véritable moment d’échanges et de partage.

La viande occupe naturellement une place de choix dans les suggestions. La spécialité à partager, le Carnivore, se compose de filet de bœuf de Galice, d’échine précuite de Porc noir de Bigorre et de tartare de canard. Pour accompagner, Oxana a travaillé le légume de saison, ici une carotte violette confite et sa betterave chiogga. Tous les ingrédients sont sélectionnés avec le plus grand soin, de préférence issus de productions locales et préparés de façon très contemporaine. En complément, Cromagnon propose des entrées de fêtes, Noix de Saint Jacques crues à l’huile de truffe, foie gras mi-cuit au gingembre ou tartare de crevettes et velouté de mangue. Jolies présentations et assaisonnements maîtrisés, on se régale.

Pour conclure Cromagnon devient cromignon avec des desserts girly, Guimauve maison et glace coquelicot ou moelleux au chocolat et sa glace lavande & miel. Pour accompagner, une courte carte de vins avec une curiosité à tester : du vin moldave, pays d’origine d’Oxana. Ne pas rater le Vartely Botrytis Chardonnay, un superbe vin de glace qui sublimera le dessert.

Cromagnon

  • Réservation 0980516703
  • 48 rue du Palais Galien, Bordeaux
  • Ouvert du mardi au samedi.
  • Le midi formule à 17€ sans cuisson pierre de sel
  • A la carte Compter 50€ +les vins.

5 bonnes raisons de prendre un coach sportif

 

 

Bousculer ses habitudes, se créer une nouvelle routine, voilà mon programme pour bien commencer l’année.

 

Côté cuisine, 2018, année violette, je me bricole une DETOX au smoothie betterave. Côté fitness, j’aime être conseillée alors quand Anthony Jaud, coach sportif, m’a proposé une séance d’essai, j’ai dit oui. On s’est donné rendez-vous à la salle rue Fondaudège. Anthony travaille en free lance chez Basic Fit.

Pour s’échauffer, on a visité la salle, un dédale de pièces et d’escaliers qui permettent aux adhérents de travailler en salles communes où tranquille en solo.Ensuite on s’est posé ¼ d’heure pour parler de mes motivations et de ma routine Fitness. Jusque là tout va bien. Viens alors le moment de monter sur la balance infernale, celle qui mesure tout le poids de ton squelette, de ta masse musculaire et naturellement celui de ta masse graisseuse. Anthony te montre les résultats en live … gros moment de solitude.

Le Bilan corporel

Pour oublier, on met les chaussures et on passe à la pratique. Pour la première séance, il propose un enchainement cardio et renforcement musculaire en s’aidant de divers accessoires : TRX, élastiques, ballons.

Très pédagogue, mon nouveau coach me montre d’abord chaque exercice. Ensuite, on enchaine le parcours avec 20 secondes par exercice suivi de 20 secondes de récupération (10 secondes, c’est mieux pour brûler un max de calories, on prendra ce rythme la prochaine fois). Cela parait facile mais le cardio monte vite. En plus le coach te suit à la voix, il tient le chrono. Dans un cours collectif, tu peux parfois relâcher discrètement mais en face du prof tu vas au bout. Alors tu continues jusqu’à la fin de l’heure. Là, tu ressens une bonne fatigue, pas de douleur. Tu as encore un peu d’énergie pour les étirements. On les fait hyper sérieusement, en douceur pour ne pas déchirer les fibres musculaires.

En fin de séance, le coach débriefe. Très positif, il parle déjà des points forts, Chez moi souplesse et tonicité des jambes. Il souligne les points faibles les bras, le dos. A partir de là, il peut me proposer un programme personnalisé. Je repars hyper motivé, prête à recommencer. Le TRX, c’est mortel. J’adore les multiples possibilités que donne cette machine infernale.

 

Et toi, tu as déjà pensé au private coach ? Si tu hésites encore, voici cinq bonnes raisons d’essayer. Prendre un entraineur c’est bon pour :

  • Booster sa Motivation

Sportif occasionnel, il y a toujours un moment où tu flanches. Première averse, lendemain de fête ou emploi du temps trop chargé, il y a tellement de raison d’arrêter le sport. Si tu bloques un créneau pour ton coach, tu ne seras plus tenté de zapper la séance.

Compétiteur amateur, tu butes parfois sur tes limites. Une course mal terminée, une reprise après blessure et tu ressens le besoin d’un bon coup de boost pour repartir.

  • Se bouger en toute Sécurité

Le Coach diplômé connaît le corps humain. Il te fera travailler dans la limite de tes possibilités. Au premier rendez-vous, il prend le temps de faire le point avec toi. Age, Etat physique général, activité actuelle il fera la synthèse de tout avant de te concocter un programme adapté à tes possibilités.

  • Mettre au point un programme ciblé

Un bon coach te posera une question toute simple. Que cherches-tu dans la pratique d’un sport ? Juste se sentir en forme, gagner en souplesse, prendre du muscle, perdre du poids, autant de sportif, autant d’objectifs. Ton coach travaille sur tes envies en tenant compte de tes capacités du moment. Il fera évoluer les exercices au plus près de tes possibilités et suivra ta progression pas à pas.

Je n’oublie pas le sportif confirmé qui cherche conseils stratégiques et partage d’expériences pour préparer une course, un marathon ou un examen.

  • Corriger ses défauts

Seul ou en cours collectif, tu travailles dans le flou. Le coach guide et corrige. Il améliore les postures =>> moins de blessure, plus d’efficacité.

  • S’amuser et découvrir de nouvelles pratiques

Rien de plus déprimant que des exercices basiques répétés inlassablement pendant une heure. Ton coach va apporter de la nouveauté, du rythme et bousculer ta routine fitness. En vrai professionnel, il continue à se former. Il reste à l’affut des nouvelles pratiques. Perso, j’ai adoré le TRX et ses infinies possibilités. J’ai bien galéré avec le Bosu, ce demi ballon qui permet de créer des déséquilibres et donc de travailler le renforcement musculaire.

Pour ceux qui souhaitent aller plus loin voici les propositions d’Anthony Jaud

07.86.49.99.18

Ne sois pas trop impressionné par son CV* et son palmarès de runner de l’extrême avec sa belle performance de finisher de l’Andorra Ultra Trail. Il te met toute suite mise en confiance par son approche très simple et pratique de la remise en forme.

Rendez-vous hebdomadaire à la salle : 50€ la séance.

Mise au point d’un programme en deux séances 70€.

  • Au premier RDV, vous faites un bilan poids, motivation et objectifs.
  • Second RDV Anthony te montre le programme qu’il a préparé spécialement pour toi. Vous travaillez une fois chaque exercice. Ensuite tu t’entraîneras seul pendant 2 ou 3 mois. Puis vous reprenez une séance pour adapter le programme à ton nouveau niveau.

Cours en duo et jusqu’à 4 personnes 60€ pour le groupe. Une idée sympa pour un boot camp entre copines, un exercice de team building avec tes collègues. A tester dès les beaux jours.

  • Ouvert tous les jours de 8h à 22h30 ( dimanche
  • Coaching sur rendez-vous
  • https://www.basic-fit.com/fr-fr/fitness/entraineur-personnel/anthony-jaud-t

* Diplômes Anthony Jaud

  • Licence STAPS mention Entrainement Sportif
  • Licence STAPS mention Activités Physiques Adaptées
  • BEES 1 Football
  • BPJEPS AGFF mention Forme en Cours Collectifs
  • BPJEPS AGFF mention Haltères, Musculation, et Forme sur plateau