Entretien avec Victor Ostronzec, chef du Solena Bordeaux

 

 

Il a pris la suite du charismatique Aurélien Crosato en avril au Soléna. Ses assiettes précises et savoureuses lui ont attiré les meilleures critiques. Curieuse, j’ai testé et validé. Je te livrais mes premières impressions en juin 2016 : http://lemeilleurdebordeaux.fr/le-new-solena-deja-bien-installe-dans-la-gastrosphere-bordelaise/

J’ai rencontré ce chef talentueux pour un entretien vérité, histoire de mettre en lumière un chef discret mais bourré de talent._dsc9774

 

_dsc9766La cuisine et toi c’est une histoire qui débute comment ?

C’est un peu un choix par défaut. Je rêvais d’une carrière dans le sport. Mes parents ne trouvaient pas cela sérieux. Ma grand-mère cuisinait, elle m’a donné l’envie. Je suis rentré au lycée Hôtelier de Bourges ou j’ai obtenu mon BTS

 

3 dates à retenir de ton parcours culinaire ?

  • 2004 Commis puis ½ chef de partie à la Côte Saint Jacques de Jean-Michel Lorrain. Une vraie révélation. Je décide alors de devenir chef.
  • 2008 Retour à Bourges et rencontre avec François Adamski à l’Abbaye Saint Ambroix. Le travail du chef précis, carré m’impressionne. Je le suis en 2009 pour l’ouverture du Gabriel à Bordeaux.
  • 2016 le 8 avril, je reprends le Solen ; 1ère affaire en mon nom, une grande étape.

 

Tes influences, ta source d’inspiration ?

J’aime la cuisine classique pour les vrais jus de viande, les cuissons sur l’os à l’ancienne. C’est une base. Pour mes créations, je pars du produit, d’une idée ou d’un accord, d’un souvenir et je cherche de nouvelles textures, des volumes.Par exemple, ma recette du moment pomme confite et semoule fait écho à un dessert de mon enfance.

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Ma mère faisait de la semoule au lait sur laquelle elle déposait des poires pochées. J’ai gardé l’idée du fruit poché et de la semoule. Celle-ci s’est complètement métamorphosée. Je l’ai détendue, mixée, transformée en crème que je passe au siphon. Je cuis la pomme entière à basse température dans un caramel déglacé au jus de pomme. La pomme évidée en son centre est garnie de ma crème semoule. Je la sers accompagnée d’une tuile semoule et d’une tarte sablée à la crème mascarpone vanille et pommes confites. Quelques bâtonnets de pomme granny on the top pour l’acidité.

 

Tes fournisseurs, tes bonnes adresses produits ?

  • Le potager de Varennes à Langon et sa boutique rue Paulin
  • La boucherie Burgalière au Bouscat. De la viande de qualité en direct des producteurs.

 

Quelle est ton idée de la cuisine, ton envie quand tu te mets aux fourneaux ?

J’ai envie que mes clients passent un bon moment. J’aimerais les combler, les surprendre et leur transmettre quelque chose. Je souhaite rester accessible et les combler dans tous les domaines.

 

Les qualités que tu préfères chez un chef ?

  • La transmission, le partage d’idées, de savoirs
  • L’imagination, la création

 

Tes produits doudou ?

  • L’asperge, le cèpe, la truffe
  • Les herbes aromatiques, le végétal pour ses parfums

 

Ton plat signature ?

La lotte cuite à la verveine, oignon, potimarron et chartreuse verte, beurre blanc à la verveine.

 

Un Plat pour faire craquer les filles ?

  • Un baba fraise et huile d’olive bien balancé entre le sucré et l’acidulé.
  • Du fruit rouge pour le côté sexy, de la crème mascarpone pour la douceur.
  • Un sorbet huile d’olive pour une touche d’acidité

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Une adresse pour aller diner ?

  • Garopapilles. Nous travaillons dans le même esprit, partageons les mêmes valeurs.
  • Le restaurant du Hâ, une cuisine du produit avec des dressages minutieux

 

 

Ton actu, très projets ?

Mon objectif du moment c’est de bien installer mon restaurant dans le paysage bordelais. J’aimerais capitaliser sur la bonne impression de mes clients. Je veux qu’ils reviennent.

Mon actu : une démonstration en public au Hangar 14 avec le Chef Jésus au moment de Bordeaux So Good.

 

_dsc9787Le Soléna

  • 5 rue Chaufour , Bordeaux piscine judaïque
  • 05 57 53 28 06
  • 25 couverts
  • Ouvert du mercredi midi au dimanche soir inclus
  • Le midi une formule à 24€ qui change chaque semaine.
  • Le soir premier menu à 39 €, compter 70 euros à la carte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Der des Etoiles avec David Delieuvin, Hervé Dindin et Arthur Fèvre

Le 4 juin, Soirée spéciale « Trois en un et vins en folie» pour conclure quinze jours de diners gastronomiques Aux Etoiles d’Epicure. L’affiche était prometteuse avec David Delieuvin de la Maison Darroze à Langon, Hervé Dindin chef exécutive du groupe AROM et le chef pâtissier Arthur Fèvre du restaurant le Pressoir d’Argent._DSC0040

Les trois chefs se sont partagés l’exécution du menu unique. Chacun a signé un plat mais tous ont collaboré au dressage final du diner. En cuisine, l’ambiance était sereine, détendue malgré la fatigue accumulée par ces quinze jours de diners de gala. Les temps d’attente entre les plats se sont transformés en temps d’échange sur les techniques et les expériences. _DSC0258

Arthur Fèvre a évoqué son très joli parcours. Cet ancien élève du Lycée Hôtelier de Biarritz a obtenu son premier poste de chef pâtissier en 2010 au Domaine Les Crayères à Reims. Il quitte l’équipe de Philippe Mille en 2015 pour le Georges V avant de rejoindre Gordon Ramsay au Pressoir d’Argent. Surdoué de la pâtisserie, il a été sacré Champion de France du dessert en catégorie professionnelle en 2011 par un jury présidé par Sébastien Bras. Il a seulement 21 ans. C’est le plus jeune à remporter ce championnat. Demain il sera en charge de la pâtisserie des deux restaurants du grand Hôtel, Le gastronomique et la Brasserie. Un talent à suivre.

Quelques photos du diner avec : L’entrée signée par la Maison Darroze, une étoile au Michelin.David Delieuvin proposait, un Emietté de tourteaux dans une feuille de romaine, rémoulade de céleri et pomme verte au wasabi._DSC0123 _DSC0128_DSC0029

Hervé Dindin, au prestigieux palmarès, trois étoiles obtenues en Belgique, avait choisi une Poulette de la ferme de Tauziet. Il l’a servie sur une crémeuse de petit pois montée au beurre et parfumée au citron vert. Il l’a accompagné d’une pomme de terre boulangère laquée au soja, d’un jeune poireau et d’un cromesquis des chutes hachées. Il termine son assiette par quelques fleurs on the top. Superbe !_DSC0199 _DSC0213 _DSC0246 _DSC0253

Arthur Fevre a joué la gourmandise absolue, un dessert tout chocolat et sésame. Praliné maison, ganache chocolat en lingot et glace sésame. Le tout surmonté d’un habillage de carré choco et or et de fines dentelles de chocolat noir. Aérien, graphique et savoureux. Un dessert de palace._DSC0271 _DSC0287_DSC0343 _DSC0371 _DSC0380 (1)

 

Essai transformé pour Joy Astrid Poinsot aux Epicuriales

Joy Astrid Poinsot, candidate, Top Chef 2016 a pris les commandes de la table des étoiles pour la soirée spécial maman. La chef avait imaginé un menu girly, des assiettes graphiques, des parfums légers, des fleurs et beaucoup d’amour._DSC8881 (1)

Elle arrive très en avance, en grande forme, la bouche couleur cerise et les cheveux rassemblés en chignon bun impeccable. Sympa d’avoir une jolie fille en cuisine. Avec enthousiasme, elle se lance dans l’ouverture des huîtres, goûte le jus mis à réduire et questionne sur la salle.

  • Combien de couverts ce soir ?
  • 95, on est complet comme tous les soirs. Beau tableau à la table d’honneur, tu as quelques joueurs de l’UBB.
  • Des joueurs de Rugby ? Ashley Adam Cooper ? Ah d’accord, OK.
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Elle marque une pause, esquisse une moue dubitative. Son menu n’est pas vraiment adapté à un appétit de gaillard. Cependant, il en faudrait plus pour la déstabiliser. Elle chasse le doute, le sourire revient, les yeux brillent. Elle va assurer sans problème. On sent vraiment la professionnelle. Elle a derrière elle quelques années de brasserie et une expérience en service traiteur acquise dans l’affaire de papa. De toute façon, la pression du jour est toute relative en comparaison avec celle vécue sur un plateau de télévision. Philippe Etchebest l’avait surnommée mis 100 000 Volts, elle en explique aisément les raisons. La cuisine de l’émission fait 300 m2, c’est terrible, tu cours partout ! Le chronomètre impose une cadence de folie. Difficile de rester zen dans ces conditions._DSC8997

Nous l’écoutons, fascinés, parler de cette aventure humaine, ce marathon culinaire. La télé réalité, le passage à Top Chef, elle assume bien, décomplexée, droite dans ses bottes. Son surnom la fait sourire. Elle parle de posture, du rôle de la bavarde, une invention de la production. Elle parle du rythme, de la pression, du challenge. Il lui a fallu du souffle pour enchainer six semaines de tournage entrecoupées de fugaces moments de répit. Elle est ressortie rincée, essorée mais forte d’une belle et soudaine notoriété. Elle veut en faire un moyen pour s’offrir une année à barouder de cuisines en plateaux de télévision. Elle va prendre le temps de nouvelles expériences, de répondre aux multiples sollicitations. Elle envisage ensuite de monter une agence d’évènements culinaires.On l’écouterait encore longtemps mais vient le temps du service. Lorsque le chrono est lancé, la chef donne la mesure de son grand potentiel. Elle fait face avec calme, parle peu, concentrée sur le plat en cours et la cuisson du suivant._DSC9082

Son entrée ressemble à un jardin à la Française aux murs montés en crémeuse de petit pois. Joy y ajoute toute sa fantaisie : huîtres natures, asperges vertes laquées à l’huile de noisette, coques juste ouvertes dans leur jus et beaucoup de fleurs._DSC9034

Pour son plat, la chef marie le veau au homard, une association qui fonctionne bien. Elle les propose en ballottine et croûte de sésame. Elle colore son assiette de feuilles de capucine et de baby girolles poêlées. Elle fait servir en salle le bouillon de homard réduit et parfumé réglisse-combawa._DSC9147

Dessert comme à la maison : cerises pochées aux épices de Noël et daquoise coco. Dans l’assiette, elle verse le jus parfumé orange, badiane et clou de girofle. Elle dépose son biscuit coco, le surmonte d’une tuile citron y installe les fruits et un sorbet citron on the top. _DSC9263

Du naturel, de la fraicheur et beaucoup d’amour, c’est signé Joy ! Elle vient saluer en fin de service, pose avec naturel au milieu des sportifs. Elle termine par une dédicace à sa maman, so sweet. La salle est ravie, se lève pour la photo souvenir. Bravo Mademoiselle, essai transformé !

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Jean-Luc Rocha aux Epicuriales

Jean–Luc Rocha se déplace à la table des Etoiles et toute la galaxie M.O.F s’anime. Hier soir le spectacle se jouait en cuisine. L’ultra médiatique Philippe Etchebest est venu en voisin caler un programme avec le double étoilé du Médoc. Johan Leclerre et François Adamski, M.O.F également, ont posé pour une photo souvenir. Chantal Descazeaux, du blog Assiettes Gourmandes, fan des premiers jours, est passé pour quelques clichés et une bise au chef._DSC9370 _DSC9388 _DSC9610 _DSC9614

On en oublierait presque le menu. La table des Etoiles n’offre pas la perfection de Cordeillan Bages mais donne aux convives un aperçu du savoir-faire de Jean-Luc Rocha. On reconnaît son style graphique et précis, sa cuisine contemporaine axée sur le produit._DSC9356

 Il proposait une entrée très iodée : rail de caviar sur un tartare de maigre et sa langoustine en tempura. Le poisson servi presque nature fait alliance avec la carotte et l’épinard servis en condiment. La carotte pour la couleur et la douceur, l’épinard pour la puissante note chlorophylle._DSC9447_DSC9462

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Clin d’œil à Pauillac, il a ensuite servi un agneau en croûte d’herbes. Il l’accompagne de légumes nouveaux juste glacés et laqués d’un trait de beurre clarifié._DSC9593

On a terminé par une sphère chocolat framboise, une merveille de technicité et de saveurs. Imagine une demi-coque de chocolat noir. Le chef la garnit avec un mélange de framboise nature, de cubes de guanaja et de mousse de chocolat blanc. Il y installe un disque sorbet framboise lui-même support d’une boule de gelée framboise. En dernier il referme la sphère par la seconde demi-coque dont le sommet évidé laisse dépasser la boule de gelée. Pour mieux surprendre ses convives, Jean-Luc Rocha épure son assiette. La gourmandise choco-framboise se présente sans chichi, juste accompagnée de fruit au coulis. Voilà, on y est. Un joli produit, une technique parfaite, une assiette toute en sobriété, des saveurs multiples, je retrouve la cuisine de Jean-Luc Rocha. Merci Chef !_DSC9673_DSC9658_DSC9686

Sourires de Filles pour la soirée Fête des mères aux Epicuriales

Joy Astrid Poinsot : sourire lumineux et soirée tout amour à la table des Etoiles d’Epicure. Soirée spéciale : Maman t’es la plus belle. La candidate Top Chef 2016 a conquis la salle avec son menu girly. Beaucoup de fraicheur, de couleurs et d’amour dans la cuisine de Joy. Au final, elle dédie le repas à sa maman. So Sweet ! Avant de revenir en détails sur le menu de ce dimanche 29 mai, je partage quelques photos de jolis sourires. Tu reconnaîtras des visages célèbres, des inconnues et deux adorables diablesses.Joy Astrid Poinsot_DSC8997 _DSC9021 _DSC9082 _DSC9100 _DSC9140 _DSC9242 _DSC8949

Thierry Renou à la table des Etoiles aux Epicuriales

Aux Epicuriales, Thierry Renou signe un diner bien balancé entre cuisine française et parfums de vacances. Caviar, foie gras et sole du bassin, les stars d’une jolie carte étoilée figurent au menu. Bouillon Thaï, citronnelle et combawa, les saveurs d’Asie viennent sublimer sa cuisine d’une touche très personnelle. Pour autant, le chef du Patio à Arcachon ne joue pas l’effet de mode. L’Asie le passionne depuis longtemps, la Thaïlande est devenu son pays de cœur, une deuxième patrie._DSC7383

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 Sous la tente des Etoiles, seule une baie vitrée sépare la cuisine de la salle. Les convives sont comme au théâtre, ils peuvent suivre les évolutions de la brigade. Elle travaille sous leurs yeux. Thierry Renou a complètement séduit son public en jouant la carte des émotions partagées. Il a commencé en douceur avec des notes presque classiques. Dans un second temps, il a libéré son jeu, Il  a donné de la puissance pour le plat principal. Son bouillon Thaï embaume le lait de coco et la feuille de Kaffir, les souvenirs de nos vacances en Asie reviennent en flash. Au final, il nous a ramené en enfance, au temps des cigarettes russes, la gourmandise préférée de mémé._DSC7396

Superbe soirée donc sous le chapiteau de la table des étoiles, rendue possible par le professionnalisme de l’équipe cuisine drivé par Hervé Dindin. Le chef exécutif du groupe Arom a travaillé en parfaite harmonie avec Thierry Renou. Ensemble ils ont adapté et ajusté les recettes crées pour huit convives, à l’échelle des 100 couverts servis aux Epicuriales.

Thierry Renou arrive vers 19h, il prend possession d’une cuisine où s’affairent déjà les cuisiniers de chez Lacoste Traiteur. Le chef commence par tester le bouillon Thaï qui mijote gentiment. Il goûte, rectifie, prend l’avis des deux membres de sa brigade venus en soutien. Il ajoute une poignée de coriandre hachée pour corser les parfums, une pointe de sel et stoppe la cuisson, satisfait.

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Ensuite il dresse l’assiette témoin de l’entrée, le modèle à l’intention de l’équipe. Il prend le temps de réfléchir, d’ajuster sa présentation, recommence puis décide de la juste place de chaque ingrédient. La brigade observe, écoute, recueillie. Elle claque des « oui chef » sonore lorsque Hervé Dindin distribue les taches. Cette opération sera bien sur répétée pour chaque plat.

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Le diner démarre tranquillement par un tartare d’esturgeon et caviar on the top servi au fur et à mesure que les convives rejoignent leur table. Vers 20h30, le vrai top départ est donné. Le rythme est soutenu. Les assiettes doivent sortir rapidement, le service suit la cadence, le client ne doit pas attendre. Malgré la tension, l’ambiance reste sereine. Chacun assume son rôle avec calme. On enchaine rapidement sur le poisson, le fromage et le dessert. Celui-ci fait monter la pression en cuisine.

Thierry Renou a choisi de servir son tartare de fraise en rouleau. L’humidité du fruit va fragiliser la pâte à cigarette. Ne pas la briser représente un vrai challenge pour le pâtissier. Conscient de la difficulté technique, le chef encourage son équipe et demande de fournir l’effort ultime. Il les accompagne de la voix jusqu’au clap de fin. En salle, les convives ne perçoivent pas le stress. Dans l’univers de la haute cuisine, Le chef partage son idée de l’esthétique et des goûts. La technique est un moyen qu’il cache avec élégance._DSC7866

Pour  aller plus loin, pour les fans de food, voici le descriptif des plats servis. Chaque service représente 100 assiettes à sortir à bonne température en un minimum de temps. Chacun mesure le défi.

On commence presque classiquement avec un foie gras poêlée accompagné d’un biscuit de pomme de terre surmontée d’une mousseline de pomme de terre à la truffe et sa pelote de foie gras-pomme de terre. Une seule touche exotique pour ce début, la graine de Sobacha qui apporte un côté croquant au foie gras poêlé.

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On continue par une Sole du bassin, bouillon thaï, huîtres et raviole éphémère.

L’assiette se compose de gambas crues grossièrement hachées, de pois gourmands, d’huîtres pochées dans leur eau, d’une sole levée en filets et juste raidie au sautoir, de shiitakes cuits à l’huile d’olive avec une pointe d’huile de sésame en fin de cuisson et d’une raviole éphémère à la betterave rouge et au chou chinois. Pour la touche de couleur, le chef ajoute de la carotte jaune en ruban et de l’algue Nori en cheveux d’ange. En salle on ajoute le bouillon coco parfumé à la citronnelle, à la coriandre, au galanga et à la feuille de Kafir. Le liquide brulant vient saisir les gambas, il dissout la feuille d’oblat qui enveloppait la raviole libérant son contenu coloré. Il dégage des parfums puissants qui réveillent en nous des souvenirs de vacances. Il suffit de fermer les yeux pour retourner à Chiang Mai. C’est un délice, le cuisson du poisson est parfaite, le bouillon est tellement bon, tellement parfumé qu’on lècherait bien l’assiette.

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Thierry Renou termine par Final punchy, coloré et régressif. Un cigare à la gariguette, combawa et fraise Tagada. Le chef a imaginé un tube en pate à cigarette extra fine. Il le remplit d’un tartare de fraise parfumé au combawa, termine par une mousse fraise et la décore d’un rail de fraise Tagada râpée. Il couche sa cigarette sur une feuille de chocolat blanc parfumée à l’estragon et l’accompagne d’une glace citronnelle posée sur une fraise Tagada._DSC7968 _DSC8047

Visuellement, c’est très graphique, colorée et presque ludique. On aimerait bien jouer avec le tube comme on faisait avec les cigarettes qui accompagnaient la glace dans les repas de famille. Le rouleau est trop fragile et puis on est à la table des étoiles, pas chez mémé. En bouche, de la fraicheur, des parfums et un bel équilibre entre le sucré et l’acidulé, on a adoré.

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Jolie soirée donc : une pointe d’audace, de la puissance, des parfums de vacances et un souvenir d’enfance.

Bravo Chef !_DSC8102

Le Banquet chez Mollat : lieu insolite, cuisine raffinée. Stylé !

Bordeaux So Good nous promettait de l’inattendu, des diners dans des lieux insolites. Avec le banquet des livres, chez Mollat, notre attente était comblée. Au milieu de la plus grande librairie de France se dressait une unique longue table, délicatement décorée de fleurs champêtres, d’épices et de légumes secs en bocaux. L’ensemble composait un superbe écrin pour un diner de haute gastronomie imaginé par trois chefs à l’univers raffiné.

38 happy few ont diné dans ce haut lieu de culture, un peu intimidés de partager la table de Michel Guérard et de Joël Robuchon. Les deux superstars avaient choisi le banquet des livres pour terminer une journée consacrée à la finale du concours impertinent de cuisine._DSC1101_DSC1018

Le menu, fruit d’un co-working culinaire permettait de savourer la délicate cuisine de Tanguy Laviale, restaurant Garopapilles, la cuisine contemporaine aux racines Sud–Ouest de Cédric Béchade, Hostellerie de Plaisance à Saint Emilion et le sublime dessert tout chocolat de Thierry Lalet, pâtisserie Saunion. Les chefs sont restés fidèles à leur philosophie du manger local et de saison. Tanguy Laviale a proposé des ravioles de potimarron, cèpes bouchons, raisin chasselas , parmesan et émulsion de langoustine. Cédric Béchade a continué avec un agneau petit prince de Gironde rôti, bettrave et kiwi jaune des Landes.

Tanguy Laviale, Garopapilles, présente le menu

Tanguy Laviale, Garopapilles, présente le menu

Malgré l’étroitesse de l’espace dédié à la cuisine, les trois chefs ont donné le meilleur pour le plaisir des convives. Une réelle complicité régnait entre tous les acteurs de la soirée, heureux de partager ce moment unique. Au moment du coup de feu, Marie Bisseuil, membre de l’organisation de bordeaux So Good, s’est lancé avec enthousiasme dans le dressage des assiettes.

Dans la salle, les invités à ce banquet se sont détendus, ont savouré la cuisine délicate et sa belle mise en scène. Au fil du diner, le niveau sonore est monté dans la cathédrale du livre. _DSC1097 (1)

Ce fut une très belle soirée, je partage les photos en souvenir._DSC1039 _DSC1051_DSC1031 _DSC1035 _DSC1084

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Nuit des Banquets glam rock au Palais de la Bourse

Arrivée digne de rock stars pour Christopher Coutanceau, La Maison Coutanceau à la Rochelle, Nicolas Masse, la Grand’Vigne à Martillac et Jean-Luc Rocha du Château Cordeillan-Bages à Pauillac.

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Les trois chefs doublement étoilés et copains à la ville ont fait irruption dans la salle au guidon de magnifiques Harley Davidson. Au son si caractéristique des bi-cylindres de Milwaukee, le public ébahi s’est levé tout smartphone brandi. Applaudissements, photos, photos, photos, les 240 convives ont adoré et partagé ce moment unique. _DSC0949 _DSC0964

La soirée a continué en rythme, les chefs ont présenté leur programme : un menu exceptionnel fruit d’un co-working culinaire, l’occasion rare de découvrir en un soir la cuisine des plus étoilés de la région. Au menu des plats signatures, à la carte dans leur maison respective.

  • En Entrée, la coquille Saint Jacques en trois déclinaisons de Christopher Coutanceau.
  • En plat, Le pavé de Bar au chanterelles et parfum de livèche de Nicolas Masse
  • Le dessert comme un mystère café mascarpone signé de Jean-Luc Rocha. _DSC1008

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_DSC1230Une soirée très food and fun pour les trois chefs heureux de se retrouver ensemble en cuisine. Le banquet permit aussi partage de conseils et expertises entre chefs, entre chefs et élèves cuisiniers._DSC1217 _DSC1233

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Jean-Francois Runel-Belliard, président de la Banque Alimentaire de Bordeaux et de la Gironde

Une soirée énorme pour le public : un cadre grandiose, des paillettes, du plaisir partagé mais aussi un beau geste de solidarité. Les chefs avaient imaginé une tombola au profit de la Banque Alimentaire de Bordeaux et de la Gironde. Trois heureux convives sont repartis avec la veste signée d’un deux étoiles, tandis que 5 euros par repas étaient reversés pour les plus démunis. _DSC0976_DSC1188 _DSC1193

Le déjeuner gastronomique à Cordeillan-Bages : Stylé et accessible !

Imagine un cadre d’exception, une table dressée comme un repas de fête, un accueil personnalisé, les conseils éclairés du maître d’hôtel et du sommelier, la cuisine raffinée d’un grand chef. Un luxe réservé aux happy few ? Pas faux, si tu te laisser aller sur le menu gastronomique mais possible si tu la joues futé. Le bon Plan c’est le déjeuner. La majorité des grandes tables proposent le midi un menu à prix cool. Naturellement, tu casses un billet ou deux mais vivre une journée luxe et élégance reste une expérience glamourissime.

Tu veux un exemple ? Je t’emmène à Cordeillan-Bages, le restaurant du chef Jean Luc Rocha, M.O.F et deux étoiles Michelin._DSC8752

L’idée, tu t’offres une journée off, un break balade et gastronomie. Tu la joues vraiment touriste donc évite la route principale. Rejoins Pauillac par les chemins de traverse, tu prends la D209, longe le golf de Bordeaux Lac et la Garonne. Tu traverses Macau, Cantenac, Issan pour arriver à Margaux. En automne la lumière, les couleurs de la vigne offrent un paysage somptueux. Profite de cette journée pour visiter une propriété viticole, la plupart sont ouvertes aux visites, RDV obligatoire._DSC8808

L’expérience commence dès l’arrivée au restaurant. Tu as réservé donc tu es accueilli avec un sourire XXL ; Tu seras installé à une jolie table bien isolée de ses voisines et si tu as de la chance avec une vue sur les vignes aux feuilles dorées.

Que choisir ? Le menu du moment : l’Impromptu, easy ! Tu te laisses faire, pour une fois.  Le sommelier peut même se charger des vins, deux verres en accord avec les plats.

Profite de la belle table : la nappe immaculée et parfaitement repassée, la serviette douce et épaisse, la vaisselle de grande marque, l’argenterie fine. Savoure les goodies associés à toute table de renom : le choix des pains, les beurres parfumés algues ou piment d’espelette, les amuse-bouche.Untitled_DSC8648 _DSC8659

Bien détendu par ces préliminaires, tu deviens réceptif à la cuisine du chef. Entrée, plat et dessert chaque assiette est réalisée avec le même souci du détail que tout autre menu plus prestigieux. Seuls les ingrédients des recettes diffèrent. Oublie foie gras, homard et truffe, découvre la saveur des modestes, des oubliés de la grande cuisine. La mise en scène des produits, elle, n’est pas en retrait. La créativité, l’élégance, l’esthétisme des assiettes et l’équilibre des saveurs, rien ne manque.

Des preuves ? Regarde :_DSC8619

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Poitrine de porc, gamba, pressé de pomme de terre et oignon des Cévennes.

 

 

 

 

_DSC8651Le must, je te le murmure à l’oreille. Dans un gastro, tu peux même te risquer à faire un caprice. 

le dessert en terrasse, caressé par un doux soleil d’automne, face aux vignes. Divin !_DSC8701

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pré-dessert: Sorbet pistache et mousse thé Earl Grey

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mariage inattendu du citron et de la noisette.

Backstage au Saint James avec Nicolas Magie

La cuisine de Nicolas Magie transcende son terroir, son sud-ouest natal. Il traque les campagnes pour débusquer le produit d’excellence, le fournisseur de passion. Reconnaissant pour le bel ouvrage, Nicolas Magie cite ses artisans partenaires en début de carte. Avec générosité, il offre la vitrine prestigieuse du Saint James au fondu d’aubergines Sébastien Canet à Langoiran, aux champions de l’agneau de lait :Pascal & Dominique Sancier de Saint Antoine sur l’Isle et à tous ses autres fournisseurs. Le local, le partage, la qualité sans tricherie, une food philosophie que le chef applique aussi à sa gestion des hommes. En cuisine, on sent un esprit d’ouverture, une bonne communication entre tous. Le team est relativement jeune ; Le chef est arrivé à Bouliac en 2012 avec un unique complice : son chef de salle de la Cape Philippe Marval. Aujourd’hui la brigade travaille derrière son patron, sans discussion, en confiance et en bonne intelligence, dans la sérénité. Ni cris, ni brimades ne viennent troubler l’ambiance._DSC5372

 

Il est 19H30, phase de concentration avant le coup de feu, la cuisine attend les premières commandes, les ordres pour les amuses bouche arrivent.

Le Chef et Célia, concentrés avant le coup de feu

Le Chef et Célia, concentrés avant le coup de feu

 Quatre farfadets font irruption, privilège de l’enfance, les baby foodistas sont invités en cuisine pour passer commande auprès du chef qui propose les poissons du jour : saint pierre, daurade ou cabillaud. Les apprentis goûteurs ne sont pas désorientés : Saint Pierre pour tous. Très bon choix les enfants !_DSC5362

Les chefs de partie lancent les cuissons dès l’appel du chef. Nicolas Magie se place au poste de dressage face au plan de cuisson. Il travaille avec des baguettes pour plus de précision et compose ses assiettes à partir d’ingrédients arrivant dans de petits plateaux inox. Quelques herbes aromatiques et de délicates fleurs en finition et le service emporte les plateaux. Le ballet continue.

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Mathieu, le second du chef

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Les assiettes se composent d’un nombre limité d’ingrédients pour retrouver le vrai goût du produit sans le dénaturer. La surprise viendra des textures, des cuissons et d’une pointe d’acidité, la signature du chef. Les viandes et poissons souvent simplement rôtis au beurre font alliance avec le légume en différentes façons. Le cru, le cuit ou le confit, trois déclinaisons possibles pour nous approcher de la substance même du produit. Le chef dispose d’une palette étoffée d’herbes aromatiques, de fleurs comestibles. Elle lui offre un éventail de subtiles saveurs à distiller en touche finale.

Toute la soirée, le chef et sa brigade jonglent entre les différentes propositions du restaurant du menu du jour ou gastronomique à la carte ou le room service, hôtel quatre étoiles oblige. Une fois les amuse bouche lancés, la cadence imposée par les soixante dix couverts à servir ne faiblira pas. On enchaine les tables sans ralentir le rythme dans une ambiance à la fois sereine et très professionnelle.

Nicolas Magie et Philippe Marval, son complice depuis la Cape

Nicolas Magie et Philippe Marval, son complice depuis la Cape

_DSC5478Il faut attendre le moment des desserts pour sentir la tension diminuer. Le stress se déplace du côté de la pâtisserie où règne Sébastien Bertin. Le chef pâtissier travaille en autonomie à l’extrémité de la cuisine. Il a le privilège et la délicate mission de donner à chaque table un dernier moment de plaisir autour d’une dégustation sucrée. Le dernier selfie au gâteau tout choco lui doit beaucoup.

Sébastien Bertin, chef pâtissier dévoile sa passion cachou

Sébastien Bertin, chef pâtissier dévoile sa passion cachou

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Diner en terrasse

La sublime terrasse du Saint James, écrin de la cuisine du chef

Quelques images de plats pour illustrer : une grande maîtrise technique judicieusement balancée par un dressage élégant de simplicité.

Entrée à la carte : Œuf de canne sur un carpaccio de canard, homard et lard de colonatta_DSC5474

Entrée du menu : Foie gras extra des Landes grillé au barbecue, déclinaison de betteraves, rhubarbe et jus de canard concentré_DSC5103

Entrée du menu :Langoustines pattes rouges de casier rôties et poêlées, melon, concombre et anis vert_DSC5368_DSC5100

Poisson du jour : Daurade royale rôti au beurre et sa Burrata agrémentée de tomates confites, pastèque, caviar d’aquitaine et salicorne de Saint Jean de Luz._DSC5437 (1)

Le dessert abricot : une base de crémeux citron, un émietté de sablé breton au sésame, deux mini pain de Gênes au citron en couple avec des abricots confits par osmose. En clin d’œil à la passion du chef pâtissier une glace royale au cachou. Une écume de thym à goûter avec le doigt en touche finale._DSC5589 _DSC5634