Une journée dans les pas d’Olivier Dauga, consultant en vin.

Dans les années 80, on les a baptisé winemakers, en français faiseur de vin comme se qualifie Olivier Dauga. Venus vers les vignerons avec leur notoriété et leur savoir-faire, ils ont bouleversé le monde du vin. Ils ont apporté beaucoup de positif, une connaissance scientifique des sols, le contrôle des maturités, des fermentations, une meilleure hygiène dans les chais, une ouverture aux pratiques nouvelles et des débouchés commerciaux inespérés. Ils ont aussi formaté les vins au goût américain ( vin concentré, dominante de vanille et bois) personnifié par le célèbre critique Robert Parker. On leur a alors reproché leur vision trop personnelle.

Aujourd’hui, le rôle du consultant a évolué. S’il a gardé le panache, le verbe haut et l’habit flamboyant, Oliver Dauga se fait discret dans son approche. Il ambitionne de faire le meilleur vin possible compte tenu du terroir et des moyens matériels disponibles tout en cherchant à répondre aux aspirations d’un marché hyper concurrentiel. Pour Olivier, rien ne sert d’avoir le plus beau vin du monde s’il doit dormir dans la cave de son producteur. Après une analyse du potentiel du domaine, il réfléchit avec son client à un projet commun. Son approche globale du sujet le conduit à offrir ses conseils depuis la conduite de la vigne jusqu’à la commercialisation des vins. Depuis ses débuts, il a fidélisé une clientèle de vignerons-artisans avec qui il travaille en toute confiance. J’ai eu le plaisir de l’accompagner sur trois rendez-vous début octobre, en début de vinification de la vendange 2017. Voici mon retour sur cette passionnante visite dans les chais en compagnie de Charlotte, , d’Amélie, de Catherine Vivez.

Notre programme nous a emmené rive droite découvrir trois propriétés dotées chacune d’une personnalité différente. Chaque rendez-vous a connu un déroulé similaire :

Prise de contact avec les propriétaires et retour sur la difficile année 2017. La météo a joué avec les nerfs des viticulteurs avec l’épisode de gel sévère en avril qui a détruit 70 à 80% de la future récolte, le mois de juin caniculaire et le vilain été terminé par un mois de septembre assez frais. Partout les volumes sont en nette régression mais ce qui a été sauvé s’annonce bien, sans égaler les superbes années 2015 et 2016.

Présentation du domaine et dégustation des premiers jus. A chaque étape, nous avons goûté, à la cuve, la vendange 2017. Ce fut une expérience fabuleuse, une totale découverte. Le jus en phase de macération n’a pas encore sa teinte définitive. D’une belle couleur framboise à ses débuts, il va gagner en intensité et tendre vers le rubis en fin de stade. Les particules solides en suspension (les bourbes) donnent à la boisson un aspect trouble et à la dégustation une mâche inhabituelle. En bouche, c’est du bonbon et de la fraîcheur, une gourmandise.

Côté plaisir, c’est un moment magique où les acteurs se prennent à imaginer le futur du produit. Leurs expériences, leurs connaissances leur permettent de se projeter dans l’avenir. Le consultant cherche aussi à débusquer les défauts comme les déviations organoleptiques dues à un mauvais état sanitaire de la vendange. Si d’aventure, un défaut majeur venait à apparaître, il conviendrait d’écarter la cuve incriminée ou alors de tenter une correction lors du processus d’élaboration du vin. Si le moment semble déterminant pour le viticulteur, aucun stress apparent ne vient troubler notre dégustation. Une évidente complicité unit Olivier Dauga à ses clients. On le sent plus compagnon de route que gardien du dogme.

En dernier, nous avons parlé des vins de chaque propriété et de leur gamme. J’ai beaucoup aimé l’approche très constructive d’Olivier Dauga qui cherche pour chacun de ses clients à révéler une spécificité. Loin de vouloir faire des vins identiques et formatés, il fait parler le terroir. Sur un domaine, il isole les meilleures parcelles pour en faire des cuvées spéciales qu’il appelle Atmosphère. En parallèle, il encourage ses clients à suivre le marché qui réclame du mono cépage, des goûts nouveaux et de l’émotion. Au lieu de vouloir à tout prix faire un Bordeaux classique dont l’appellation Côtes de Blaye, Côtes de Bordeaux, Côtes de Castillon ou Bordeaux Supérieur est illisible passée les frontières de l’Aquitaine, il met en avant un Malbec ou un Cabernet Franc qui trouveront plus facilement des débouchés à l’export. L’assemblage si caractéristique du bordelais se pratique moins à l’étranger. La démarche séduit aussi le consommateur français en quête de nouveauté à des prix accessibles. Avec ces nouveaux vins, on va peut être revoir le Bordeaux à la table des jeunes restaurateurs qui ont délaissé les grands crus aux prix astronomiques.

A nous aussi de soutenir par nos achats ces propriétés innovantes qui luttent au quotidien pour se faire une place sur le vaste marché bordelais. Je donne ici quelques informations sur les trois domaines visités. Toutes font de la vente en direct.

 

Château Cantinot, Blaye, Côtes de Bordeaux

  • www.chateau-cantinot.com
  • Rive droite à 8 km de Blaye
  • 1 Cantinot, 33 390 Cars, 05 57 64 31 70
  • Propriété de la famille Bouscasse depuis 2002.
  • Les étiquettes sont tatouées d’une roue de Mulhouse, emblème de la prestigieuse Compagnie Maritime Delmas-Vieljeux autrefois propriété du grand-père de Florence Bouscasse
  • Les vins sont signés Nicolas Bouscasse, œnologue, chef de culture, maître de chais et aussi fils de Yann et Florence.
  • Elevage en barrique Bourguignonne.
  • La gamme comprend Cinq rouges : deux cuvées très spéciales, un grand vin et deux seconds.
  • Les deux cuvées spéciales témoignent du souci d’excellence des Bouscasse. On comprend qu’ils sont dans la recherche, dans l’audace et l’authenticité. Leurs vins ne contiennent ni intrants, ni levures ajoutées.
  • Orbite est la pépite de la propriété. Assemblage de Merlot, Cabernet Franc et de Malbec. Le raisin n’est pas éraflé. La vinification se fait grappe entière comme souvent à Châteauneuf du Pape.
  • Les Tours de Cantinot, cuvée parcellaire avec élevage de 24 mois en cuves tronconiques.

Château Marzin, Blaye Côtes de Bordeaux

  • www.chateaumarzin.com
  • Rive droite, 24 km de Blaye
  • 1 aux vignes 33620 Cézac, 05 57 68 65 26
  • Propriété de Pierre et Sylvie Marzin depuis 2003. Surface 6,5 hectares
  • Pierre ancien infirmier et copain de rugby d’Olivier Dauga travaille en agriculture raisonnée.
  • Sa gamme comprend un rosé, un blanc et quatre rouges depuis le Marzinus en petit vin, le Château Marzin, la cuvée identitaire jusqu’au deux cuvées spéciales l’Ane et la Mule.
  • L’Ane -15 €- : Une cuvée ancrée dans le Sud – Ouest qui met à l’honneur un cépage de caractère, le Malbec en association avec du Merlot. Cette cuvée prestige permet à Pierre Marzin de travailler à l’ancienne, en douceur, avec des vendanges manuelles, des raisins pressés dans un vieux pressoir à vis. Le résultat : un vin plaisir que l’on peut boire assez rapidement.

Château Fleur Haut Gaussens, Bordeaux Supérieur

  • https://www.chateau-fleurhautgaussens.com
  • Rive droite, 15 Km Nord-Ouest de Libourne
  • 11 Les Gaussens 33240 Vérac, 05 57 84 48 01
  • Propriété familiale depuis 1941, aujourd’hui dirigée par Hervé Lhuillier
  • La gamme : uniquement des rouges. Une cuvée identitaire Château Fleur Haut Gaussens. Vignes agées de 30 ans, culture en raisonnée, vendanges mécaniques et élevage 6 mois.
  • Deux cuvées parcellaires.
  • Château Fleur Haut Gaussens Malbec -15 € – ‘ la Viminière ‘ la pépite du domaine issue d’une parcelle de 1 hectare de jeunes vignes. Culture en agriculture raisonnée, vendanges manuelles, élevage 12 mois en fut de chêne américain et français
  • La Bergeronnette 15€ mono cépage d’une parcelle de Cabernet Franc choisie pour sa belle exposition. Elevage pour 2/3 en cuve inox et pour 1/3 en barrique neuve de chêne français. Bouteille bourguignonne

Rem : les prix indiqués sont les Prix de vente public, départ propriété.

 

Le vin de Glace made in Québec: visite du domaine Isle de Bacchus

De la vigne au Québec ? Malgré une situation géographique équivalente à celle de la Bourgogne et la proximité du Saint Laurent, j’avais peine à y croire. Et pourtant quelques passionnés se sont lancés dans l’aventure à la fin du XX siècle. Aujourd’hui, la production au Québec atteint 2,2 millions de bouteilles (soit 1% de la consommation de la région) avec une surface en vignes de 660 hectares pour environ 125 vignobles.

Sur l’Ile d’Orléans, en face de la ville de Québec, la famille Roy-Bouchard plante les premières vignes du Québec en 1982 sur un site en pente douce proche du Saint Laurent. Le domaine est baptisé L’Isle de Bacchus, le nom donné à l’île par son découvreur Jacques Cartier en raison de la présence de nombreuses vignes sauvages sur le territoire.

En attendant le vrai réchauffement climatique, les Roy-Bouchard oublient le pinot noir pour des hybrides à maturité rapide, bien adaptés aux gels hivernaux. Ils choisissent pas moins de 15 cépages, hybrides rustiques, qui permettent d’élaborer une gamme complète de vins : blanc, rosé, rouge, vendanges tardives et icewine. Donald Bouchard développe un savoir-faire original comme butter par de la terre les pieds de vigne pour les protéger du gel. Puis en mars 2017, il passe la main et cède le domaine à Steve Boyer, un entrepreneur de Montréal, prix de la transaction autour de 1,9 M$ . Sans abandonner son affaire de travaux publics, Steve entend faire de la propriété un fleuron de la viticulture Québécoise.

Steve Boyer devant la ferme du XVIII siège du domaine Isle de Bacchus

Il a conservé l’équipe en place et suit toujours les conseils de l’oenologue d’origine italienne Mattéo Maglioli. Il n’entend pas changer les fondamentaux du domaine, la culture en mode raisonnée, la vinification en cuve inox thermorégulée et le vieillissement en fût de chêne américain pour les rouges (6 mois la cuvée Village d’Entre-Côtes et 18 mois pour la Réserve, l’Isle de Bacchus).

Nous avons eu le plaisir de faire la visite du domaine et la dégustation par le maître des lieux. Il a su nous parler à merveille de ses vins et nous faire découvrir le mythique Icewine ou eiswein pour parler à l’allemande, pays d’origine de la méthode de production. Ce sera le point final de notre dégustation et l’unique objet de mon reportage. J’avoue une immédiate passion coupable, un véritable coup de foudre pour ce vin incroyable né de raisins ayant gelé sur pied.

Le véritable vin de glace canadien est certifié VQA, Vintners Quality Alliance et doit pour cela être produit, récolté et vinifié selon des normes très strictes. Les règles conçues pour l’Ontario (90% de la production de vin du Canada- 850 000 L/an) ont été légèrement modifiées pour permettre une production au Québec où la neige abondante en hiver complique la récolte.

Si le label impose une vendange manuelle, ultra-tardive, après les premiers gels dépassant -8°C, au Québec, le raisin est coupé, mi novembre puis placé dans des filets situés en haut des vignes afin de ne pas être enfoui dans la neige en attendant décembre. Cette astuce permet aussi de mettre le raisin à l’abri des prédateurs. On attend au minimum trois jours de gel intense (sans dépasser les -12°) et un taux de sucre de 35 Brix (unité de mesure du sucre) pour récolter. On presse immédiatement les grappes entières sans érafler et en plein air, les raisins ne doivent pas dégeler. Le rendement est très faible, inférieur de 85% à celui du raisin normal. Le jus est hyper concentré et très sucré, l’eau sous forme de cristaux de glace reste dans le pressoir avec la pulpe (cryoextraction). Le sucre résiduel du vin doit être au minimum de 125 grammes par litre, aucun ajout n’est autorisé. Cette forte concentration en sucre n’est pas sans conséquence sur la vinification. Le milieu hostile aux levures gêne la fermentation et limite le taux d’alcool final. La maturation est lente, elle donne un vin sucré très riche en arômes.

Dégustation

Un vin de rêve, intense, somptueux, bien balancé entre le sucre et l’acidité. Je te le conseille seul comme une gourmandise à savourer doucement. Ne le partage pas mais réserve le pour une dégustation à deux, une mise en bouche câline. Prends le temps d’apprécier sa jolie robe dorée, de t’imprégner de ses arômes subtils. Laisse le se réchauffer doucement en bouche et ne viens pas perturber sa longueur par l’ajout de mets.

Si vraiment tu veux l’associer avec un repas, propose le à l’apéritif, seul ou avec un fromage persillé comme du brebis basque. Pitié, épargne-nous l’accord dessert et vin liquoreux sucre + sucre = overdose.

Et le prix ?

Oups, le seul mauvais point de cette petite merveille. Imagine : rendements extra faible, vendanges manuelles et souvent nocturnes + conditions météo délicates et tu obtiens un produit rare et cher, un nectar pour initiés. Au Canada, il faut compter un minimum de 60$ la bouteille de 375ml, en France avec les taxes, les prix grimpent. A ce problème de coût s’ajoute une forte concurrence des vins de l’Ontario plus anciens et plus connus qui mettent à mal la rentabilité des vins du Québec.

 

Vignoble Isle de Bacchus

  • 1335 Chemin Royal, Saint-Pierre, Ile d’Orléans
  • 11 hectares de Vignes, 35 000 pieds
  • 40 000 bouteilles produites/an tous vins confondus

 

Le Riesling Day à Vinexpo, Une journée pour tout savoir sur l’emblématique cépage Alsacien

le Riesling Day, programmation résolument provocatrice à Bordeaux

ou juste mise en valeur de l’emblématique cépage Alsacien ?

 

En tout les cas, une vraie bonne idée si je me fie au nombre des participants à la Masterclasse dédiée au Riesling organisée par The Institute of Masters of Wine. Bien avant le début de la conférence, toutes les places disponibles étaient occupées par une assemblée de professionnels impatients de découvrir les superbes flacons offerts à la dégustation.

Le show a été mené avec bio par Debra Meiburg MV, journaliste et experte en vin basée à Hong Kong. A ses côtés sur l’estrade, cinq MV venus des différents pays producteurs de Riesling dont le Français Gérard Basset MV et meilleur sommelier du monde 2010.

La masterclasse a permis aux participants de mieux apprécier tout le potentiel du cépage. Comme son faux cousin de Loire, le Chenin, le Riesling permet d’élaborer des vins secs très minéral mais aussi des demi-secs. Vin de garde, il se complexifie avec le temps et donne de superbes liquoreux en vendanges tardives.  Marque par son terroir, ses multiples possibilités font du Riesling un vin de connaisseurs à la différence de cépages plus lisibles comme le sauvignon. Pour lui donner la place qu’il mérite, Markus del Monega conseille aux néophytes de lire la contre étiquette qui apporte beaucoup d’informations. En Allemagne, elle renseigne parfaitement sur le type de vin. Certaines mention sont à retenir : Trocken pour les vins très secs, Classic ou Selection pour les secs. Faute de lire ces termes sur la contre étiquette, il faut s’attendre à un vin doux.

Naturellement, rien ne remplace la visite des propriétés et les dégustations. La nôtre comprenait quinze vins élaborés dans les grandes régions de production, l’Alsace, l’Allemagne, l’Autriche pour la partie européenne et aussi les Etats-Unis et l’Australie. Nous avons balayé toute la gamme des Riesling allant des plus secs au plus sucrés. Vins plaisirs, légers, peu alcoolisés comme le Rieslingfreak N°8, un autralien léger -7°- et doux à boire extra frais un soir d’été à des choses plus structurées comme le Riesling Achleiten Smaragd, un magnifique grand cru Autrichien – 13,5°- emblématique de son pays. Je ne cache pas ma préférence pour les superbes Alsaces et mon coup de cœur pour L’Inédit du Domaine Weinbach, Grand cru cultivé en biodynamie, la quintessence de l’appellation. Last but not least gros coup de cœur pour un somptueux vin de glace Canadien, l’Inniskillin, un bonheur tout douceur, moelleux et pureté.

Les Dry avec un taux de sucre résiduel < à 6

les vins doux, vendanges tardives et vins de glace

Après ce tour du monde des meilleurs Riesling, j’ai choisi de continuer sur les blancs et de m’arrêter sur le stand Espace des Vins Bio. Il regroupe un ensemble de viticulteurs bio qui se qualifient eux mêmes de dinosaures puisqu’ils sont certifiés bio depuis plus de 20 ans. Ils continuent leur métier avec passion et proposent de sympathique petits vins. Je partage ma sélection de vins blancs à boire bien frais en ces chaudes journées d’été.

Vins des pionniers du Bio

En dernier, seconde visite à l’espace WOW, World Of Organic Wines. Beaucoup de bonnes choses mais peu de lisibilité dans ce nouvel espace où se côtoient toutes les régions de France et des participants étrangers. Je suis restée en terre bordelaise avec Château Puy Arnaud, AOC côtes de Castillon pour la Rive Droite, Gallen de Château Meyre et le Domaine de l’île Margaux en Médoc. Trois jolis rouges, bien faits à des prix très accessibles pour ce niveau de qualité. Ces vins mériteraient plus de commentaires et me donnent vraiment l’envie d’aller sur place, au plus près de la vigne. La Journée à Vinexpo se terminera ici, on se donne rendez-vous en juillet pour une belle balade en Médoc.

Le Clos Puy Arnaud de Thierry Vallette

Gallen du Château Meyre, une pépite en Margaux

Domaine de l’île Margaux, un vin au coeur de l’estuaire de la Gironde

 

A taste of Spain, Tapas de Chefs et Grands Vins à la soirée Vinexpo

Gastronomie, Chaleur, Sourire et bons vins, le meilleur de l’Espagne était au Palais de le Bourse pour la Soirée a Taste of Spain dans le cadre de Vinexpo 2017. Les participants ont pu déguster 112 grands vins et les tapas de 12 chefs sélectionnés par la Star de la cuisine moléculaire en Espagne, Ferran Adrià, longtemps 3*** Michelin pour son célèbre restaurant El Bulli.

Ferran Adria, iconique chef Espagnol

Pablo Loureiro, restaurant Casa Urola, 1 * Michelin

Thon basse température, légumes confits et mayonnaise de crustacés.

Le Haricot Blanc, l’autre Star de la soirée

Le Rioja Imperial de la CVNE, un des meilleurs vins espagnols

Vinexpo 2017 : le second jour en images

Vinexpo 2017, une belle édition pour le plus grand salon mondial des vins.

  • 2300 exposants de 40 Pays
  • 40 000 visiteurs attendus
  • WOW, (World of Organic Wines) un nouvel espace dédié au Bio
  • Des Masterclasses, 17 conférences
  • Voici un résumé de ma première journée

10H : Inauguration officielle avec Alain Juppé et Jacques Mézard nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation

11H : Dégustation des Grands Crus dans la salle dédiée

Le Sauternes selon château Rayne Vigneau

Un superbe Pauillac tout en finesse et élégance Château Grand Puy Ducasse

11H45 : Master class sur les Prosecco Superior chez Bettane et Desseauve

Tasting des Crus bourgeois du Médoc

12h30 : Pause sourire sur le Stand des vins Corse

Master class de Philippe Faure Brac, meilleur sommelier 1992 sur les vins de Loire

Découverte du nouvel espace dédié aux vins bio

Derniers Casting

Oenotourisme à Bordeaux: Visite du Château de La Dauphine.

le Green Tour du Château de La Dauphine.

Certifié bio depuis 2015 et engagé dans une démarche de culture en biodynamie, le Château de la Dauphine rend accessible ce courant de pensée par le biais d’une visite simple et ludique. A l’aide d’un parcours didactique et d’un Ipad, l’équipe oenotourisme lève le mystère sur les pratiques autarciques et biologiques de la conduite de la vigne imaginées par Rudolf Steiner au XIX siècle. Marion Merker, responsable du réceptif pour le château, ne perd pas son auditoire dans la vision christique et philosophique de l’univers du courant anthroposophique. Elle ne parle pas de forces cosmiques, de contemplation spirituelle de la nature, de puissances créatrices, de cercle magique, de gnomes (petits nains des racines) et d’ondines qui habitent les terres et les textes de Steiner. Elle a choisi une approche empirique des pratiques actuelles et d’abord celles des traitements des sols et de la vigne. Le Green Tour nous initie aux préparats et à l’homéopathie appliquée à l’agriculture.

La Façade du Château de la Dauphine

Le parcours ouvert au public en juin 2017 commence comme toutes les visites à la Dauphine par un retour dans le prestigieux passé du Château dont l’histoire remonte au XVII siècle. Nous apprendrons que le domaine doit son nom à La Dauphine de France, épouse du fils de Louis XV qui y aurait séjourné. A l’époque, les vins de Fronsac jouissent d’une belle réputation et sont invités à la table des rois. La propriété gardera au cours des siècles sa vocation viticole mais perdra un peu de sa superbe jusqu’à son rachat en 2000 par monsieur Jean Halley. Celui-ci investira dix millions d’euros pour rénover entièrement le château, construire des bâtiments techniques modernes et replanter 1/3 de la vigne.

Et puisque nous parlons de vin, nous quittons les escaliers du Château pour gagner le parc aux arbres remarquables et les vignes alentour. La propriété compte 53 hectares en AOC Fronsac plantés à 85% en merlot et 15% en cabernet franc, les deux cépages emblématiques de la rive droite de Bordeaux.

Depuis 2012, la vigne est conduite en bio sans intrant chimique et pesticide de synthèse. Michel Rolland, l’œnologue conseil de la maison, y pratique une vinification douce et économe en sulfitages. Le domaine a obtenu la certification en agriculture biologique en 2015. La démarche de la biodynamie a suivi très naturellement. Cette pratique suppose d’appréhender l’exploitation agricole dans sa globalité, dans son milieu. Il préconise la recherche d’une autonomie totale. L’agriculteur doit trouver sur son domaine les ressources pour produire en complète autarcie. Château de la Dauphine développe donc un potager en permaculture, installe des ruches et soigne ses vignes avec les fameux préparats mis au point par Steiner. Au cours de la visite, nous ferons halte à l’atelier où sont stockées les plantes utilisées dans les solutions homéopathiques. On y voit un réchauffeur qui sert à préparer les tisanes de plante et deux dynamiseurs où sont brassées les préparations. En biodynamie, la mise en mouvement avant utilisation libère les principes actifs des végétaux et augmente le pouvoir énergisant des solutions.

Nous parlerons naturellement de la préparation 500 à base de bouse de vache utilisée pour stimuler la germination des graines et la croissance du système racinaire. Voici la recette pour mémoire.

  • Recueille la bouse d’une vache gestante
  • Remplis une corne de vache de cette bouse
  • Enterre la corne sur la propriété
  • Un an plus tard, mets à jour ton trésor
  • Récupère la bouse décomposée, dilue dans de l’eau de pluie
  • Pulvérise le mélange sur tes terres.

La visite se poursuit par celle des bâtiments techniques, là où tout se joue après les vendanges. A la Dauphine, des équipement ultra moderne donnent au maître de chai les moyens de l’excellence. En 2000, les Halley on construit un cuvier circulaire à gestion gravitaire comportant 26 cuves inox de 50 hl pour une vinification parcellaire.

Les actuels propriétaires, la Famille Labrune continuent la démarche innovante de leurs prédécesseurs. Dans les chais, on teste de nouvelles pratiques comme la vinification en amphore italienne en cours d’expérimentation pour le millésime 2016. Il nous tarde de voir le résultat. On peut penser que sans le goût boisé donné par l’élevage en barrique, le vin reviendra au fruit, au terroir.

Toutes ces démarches s’inscrivent dans une gestion du domaine, une politique globale de bonnes pratiques environnementales et sociales qu’il serait trop long à énumérer dans ce blog. Pour ceux qui veulent aller plus loin, tout est dit dans la page la Dauphine du blog du CIVB dont voici le lien http://www.bordeauxvignobleengage.com/page.php?page=7&c=1&fam=1&pdt=160

Pour conclure, je parlerai du vin, la vrai star de la Dauphine. En réalité, il y trois vins: Château de la Dauphine, un AOP Fronsac à majorité de Merlot, Château de la Dauphine rosé, une nouveauté 2016 et Delphis de la Dauphine le second vin.Pour les puristes, je glisse la fiche technique du premier vin.

Pour les épicuriens, j’ajoute quelques photos du délicieux déjeuner pris au bord de la piscine. Pour notre groupe de blogueurs culinaires, l’équipe oenotourisme avait imaginé un déjeuner gastronomique avec le concours de Félix Clerc, chef du restaurant Symbiose à Bordeaux. Le mariage a super bien fonctionné entre les meilleurs mixologues de bordeaux et Château la Dauphine. Du cocktail à base de La Dauphine Rosé et shrub au gingembre noir aux assiettes sublimant les rouges de la Dauphine, ce dimanche fut parfait. J’ai adoré le Château la Dauphine 2010 tout en élégance et en finesse.

Info Pratiques : Le Green Tour en résumé –

Désormais appelé visite nature, le Green tour version 2020 s’enrichit de la découverte de nouvelles activités : l’aquaponie, le potager en permaculture et le jardin des arômes.

  • Château de la Dauphine, rue Poitevine 33126 Fronsac
  • 05 57 74 06 61
  • Visite et découverte du Parc, du vignoble, des ateliers Biodynamie et des Bâtiments techniques.
  • Dégustation de 3 vins, du miel de la propriété et d’une gelée de Merlot maison.
  • Tarif individuel: 15.00€ TTC/personne Durée 1h30. tarif 2020.
  • L’équipe oenotourisme propose d’autres formules susceptibles d’inclure un pique-nique et même un déjeuner au bord de la piscine. Le mieux est de consulter leur site https://www.chateau-dauphine.com/oenotourisme/

Les Primeurs 2016 au Château la Dominique, Saint Emilion Grand Cru.

Bordeaux is back. Vignerons, journalistes et critiques sont unanimes, le 2016 sera un excellent millésime en Bordeaux. L’été très sec a effacé les inquiétudes nées d’un printemps pluvieux. Les pluies de septembre ont permis au raisin de finir sa maturation. Si on ajoute les pratiques modernes de tri et une bonne vinification, on obtient de superbes vins comparables à la très bonne année 2015.

Pour tester ce joli millésime, les châteaux ont redoublé d’inventivité. La Dominique a joué la carte de la gastronomie et de l’innovation avec un événement à la hauteur du millésime. Fidèle à l’oenologue Michel Rolland, le château accueille Les Clés de Châteaux et ses deux cent vins offerts à la dégustation. Le bonus de cette édition : un chef étoilé chaque jour aux commandes des cuisines du restaurant La Terrasse Rouge pour la pause déjeuner.


Premier super-chef invité, Jean-François Piège (le Grand Restaurant, Paris) avait le privilège de recevoir les Clés du Château par Michel Rolland
. Amateur de vin, Le chef a d’abord pris le temps de faire un tour dans la salle de dégustation. Il s’est ensuite arrêté pour un moment d’échange avec les bloggeurs invités de la journée. Il a parlé vin et plaisir de la table avec passion et simplicité. Pour lui, pas de grand repas sans un joli cérémonial, une vaisselle raffinée et une belle bouteille. On vient chez lui pour fêter un moment de vie, un anniversaire. Ses clients ont le choix de vieux millésimes pour accompagner dignement leur menu.

Le chef s’est ensuite prêté au jeu des photos avant de rejoindre la cuisine pour suivre la préparation de son plat signature, un riz de veau mijoté sur coques de noix.

Les bloggeurs ont gagné leur table pour un déjeuner gastronomique accompagné des vins de la propriété. Le 2005 servi au dessert restera un merveilleux souvenir.

Les primeurs continuent jusqu’au 6 avril.

  • Aujourd’hui mardi, c’est Pierre Gagnaire qui régalera les convives
  • Demain mercredi 5 Avril Cyril Lignac
  • Jeudi 6 avril Alain Dutournier
  • Il reste quelques places.
  • Renseignements et réservations
  • Château La Dominique Saint –Emilion 05 57 51 31 36
  • La Terrasse rouge – la table du Château la Dominique 05 57 24 47 05

 

Crozes-Hermitage, Un vin du Rhône puissant et élégant.

Crozes-Hermitage, un vin puissant et généreux qui ne manque pas de noblesse. Moins prestigieux que son illustre voisin Hermitage, mais d’un prix largement inférieur. Voici ma shortlist. Du plaisir en partage.

culture en terrasse

Domaine Combier

  • RN7, 26600 Pont-de-l’Isère
  • 04 75 84 61 56
  • 25 hectares de vignes en Crozes-Hermitage et Saint Joseph
  • Vendanges manuelles

Propriété familiale depuis 1936. Dès 1970, Maurice Combier, vigneron visionnaire, se lance dans l’agriculture biologique. Son fils Laurent continue l’aventure dans le respect du fruit, la Bourgogne en modèle. Aujourd’hui, il utilise toutes les techniques modernes de vinification : cuve en inox thermo régulées, cuve ovoïdes en béton pour élever sa cuvée de jeunes vignes. Une obsession de l’hygiène pour limiter l’utilisation du souffre.

Cap Nord 2015, Crozes Hermitage

  • Nouvelle cuvée en parcellaire
  • 100% Syrah
  • Elevage en futs de 4 ans
  • Belle robe d’un rouge intense.
  • Arôme de violette typique de la Syrah et de fruits noirs
  • Puissance et élégance.

Le Domaine des Grives

  • 100% Syrah
  • L’excellence selon tous les guides. Classé premier dans un récent tasting de Crozes de la RVF. Non accessible à la dégustation. On a pu acheter trois bouteilles. Elles vont aller vieillir tranquillement en cave. On en reparle dans trois ans.

 

Domaine les Bruyères

  • 12 chemin du stade, 26600 Beaumont-Monteux
  • 04 75 84 74 14
  • 20 hectares au cœur de l’appellation Crozes-Hermitages
  • certifié biodyvin
  • Terroir de chassis
  • Vendanges manuelles

 

David Reynaud s’est installé sur les vignes du grand-père en 2000. Il commence par sortir la propriété de la coopérative pour vinifier à sa façon. Puis il abandonne l’agriculture conventionnelle au profit du bio. Certifié en 2005, il continue dans sa démarche vers toujours plus de pureté avec le choix de la biodynamie. A la cave, il utilise uniquement du souffre volcanique à minima et refuse tout intrant. David Raynaud vinifie en cuve béton dans le respect du fruit et ne passe qu’une partie en barriques. Toujours en recherche, il a fait rentrer une nouvelle cuve sphérique et tente une première cuvée de vin orange ( vin blanc vinifié comme un rouge). Il a choisit pour cela un œuf plastique plus poreux que le béton. Le raisin va y macérer pendant un an. La production sera limitée à 50 bouteilles. On aimerait bien faire parti des happy few invités à la dégustation. Aujourd’hui au domaine, David et sa femme vendent le 2014 et le 2015.

Le 2015, riche en matière doit encore attendre un peu. Le 2014 donnera du plaisir aux impatients.

Cuvée Crozes Hermitage Rouge Les Croix 2014

  • 100% Syrah. 17,50 € prix domaine
  • Cuvée parcellaire d’une sélection de vignes de plus de 50 ans
  • Elevage en 12 mois en barriques de 4 et 5 vins.
  • Belle robe rouge soutenue
  • Arôme de fruits noirs et d’épices.
  • Concentré mais harmonieux. Gourmand et voluptueux en bouche

Cuvée Georges Raynaud 2015

  • 100% Syrah, 15,50€ prix domaine. la cuvée emblématique du domaine.
  • Arômes de fruits noirs, savoureux en bouche et tannins structurés mais de la souplesse

 

Domaine des Remizières

  • 1459 avenue du Vercors, 26600 Mercurol Veaunes
  • 04 75 07 44 28
  • 34 hectares sur plusieurs communes dont Tain l’Hermitage et Crozes-Hermitage
  • Vignes conduites en bio à l’exception de certaines parcelles escarpées, pas de certification

Ici la vigne se travaille en famille. A la tête de l’exploitation le père Philippe aidé de sa fille Emilie œnologue et de son fils Christophe. Ils travaillent la vigne en agriculture raisonnée

 

La cuvée Christophe Rouge, Crozes-Hermitage

  • 100% Syrah, 14,90 € prix domaine.
  • Vieilles vignes de 60 ans
  • Vinification en cuves béton ou inox.
  • Elevage de 15 mois en barriques de 1 vin à 70%
  • Un très joli représentant de l’appellation à la belle robe cerise.
  • Des tannins bien présent mais agréables, de la complexité.
  • A attendre quelques années pour mieux l’apprécier.

La cuvée Emilie, Hermitage

  • Mon coup de cœur
  • 100% Syrah, 36,80€ prix domaine.
  • Un Hermitage fin et élégant à prix tout doux, une vraie bonne affaire.
  • Robe rouge soutenue, joli nez et velours en bouche, des tannins ronds

Notre journée se termine avec panache avec cette cuvée Emilie toute en délicatesse,

une jolie conclusion pour cette belle journée en Rhône.

Vignes de la Colline de l’Hermitage en Biodynamie

 

Châteauneuf-du-Pape, Les caves de Château la Nerthe

L’éphémère papauté française nous a laissé en héritage un des vins les plus célèbres de la vallée du Rhône, Châteauneuf-du-Pape et quelques superbes propriétés comparables aux stars Bordelaises. Voici en images, mon retour sur la visite du Domaine de la Nerthe. Il serait un des plus anciens de l’appellation, son histoire remonte au XII siècle. Le vignoble se partage entre les communes de Châteauneuf-du-Pape et celle de Bédarrides, un terroir de galets roulés qui donne aux vins leur belle singularité. (+ d’infos sur l’appellation dans mon article précédent )

On ne visite pas le Château du XVII mais la cave d’une longueur supérieure à 100 mètres, magnifique organisation souterraine. Dès l’entrée, la magie des lieux opère. Ici le temps semble suspendu, le silence règne. On se prend à chuchoter sous les voutes centenaires, le mystère du vin est total. On marque l’arrêt devant les spectaculaires cuves en pierre datant du 16° siècle et dont les parois mesurent 1m 20 d’épaisseur.

cuve de pierre

On rêve devant l’espace de stockage privé où le domaine fait vieillir le vin acheté par de prestigieux restaurants.

A l’issue, on remonte en surface pour mieux faire connaissance avec les vins de la propriété. Nous avons testé le blanc, le second vin et les Châteaux la Nerthe 2013 et 2006.

Le 2013 :

  • Assemblage de Grenache pour 43%, syrah 30%, Mourvèdre 22% Cinsault 5%
  • Année difficile avec un printemps froid, démarrage tardif de la végétation qui retardé les vendanges. Faibles rendements
  • Belle robe rubis
  • Nez de fruits rouges, de fraise et d’épices.
  • De la fraîcheur, de l’élégance. Tannins encore jeune mais délicats.
  • A attendre encore quelques années.

Le 2006

  • Assemblage de Grenache pour 53%, syrah 27%, Mourvèdre 15% Cinsault 5%
  • Robe éclaircie, de la fraîcheur. Prêt à boire.

 

Les Principales caractéristiques du Domaine de la Nerthe

  • Propriété de la famille Richard depuis 1998
  • 92 hectares cultivés en agriculture biologique et certifié bio depuis 1998
  • les 13 cépages de l’AOC sont représentés, les principaux : le Grenache, la Clairette, le Mourvèdre, Le Picpoul, le Terret et la Syrah.
  • Production de 5 cuvées dont Le Château la Nerthe en blanc et en Rouge -90% des vins-
  • Vendange manuelle totalement éraflée, co-fermentation des différentes variétés arrivées à même maturité, fermentation malo-lactique en cuve de pierre.
  • Elevage de 12 mois en fût de chêne de un ou de deux vins ou en foudre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Châteauneuf-du-Pape, mon coup de cœur pour le domaine du Vieux Donjon.

Appellation mythique de la méditerranée, le village de Châteauneuf-du-Pape se découvre par la silhouette de son illustre château. Il n’en reste que deux pans de murs, fantomatique représentation de la résidence d’été du pape avignonnais Jean XII. L’éphémère papauté française nous a toutefois laissé en héritage un des vins les plus célèbres de la vallée du Rhône que nous achète avec une belle régularité une clientèle à 80% étrangère.

Pour s’imprégner des lieux, rien ne vaut une balade vers le castel à travers les rues étroites du village. En haut, sur l’esplanade, on bénéficie d’une vue à 180° sur les Alpilles, le Lubéron, le mont Ventoux, sur les vignes en contrebas et sur le Rhône. Le fleuve a donné son identité à la terre, mélange de sable et de gros galets roulés, pierres arrachées aux montagnes puis polies  dans leur voyage vers l’aval.

A ce terroir si singulier, il faut ajouter le Mistral. Le vent assèche la terre, brutalise la vigne. La plante souffre mais elle s’adapte. A contrario, Le vent protège, il sèche les feuilles après la pluie et empêche la maladie de s’implanter.  Sur ces terres de caractère, Les vignerons ont su acclimater un grand nombre de cépages qui font la richesse du vin. Si L’AOC autorise 13 variétés, l’usage tend à n’en garder que les principaux à savoir : le Grenache, la Clairette, le Mourvèdre, Le Picpoul, le Terret et la Syrah. Les rendements sont limités à 32 hl/ha. La vendange est manuelle avec tri obligatoire. Autre particularité, la taille en gobelet obligatoire pour le Mourvèdre, le Grenache Noir, le Picpoul Noir et le Terret noir. La vigne sera non palissée, encore un élément tout à fait caractéristique du paysage.

Quel vin naît de ces belles singularités ?

Les Châteauneuf-du-Pape sont connus pour être généreux, ronds et structurés. Je partage mon coup de cœur pour le Vieux Donjon, un vin de propriétaire classique dans sa vinification et bien représentatif de l’appellation. Certaines terres du domaine du Vieux Donjon voisinent avec celles du Château Rayas. Nous reviendrons sur la star locale lors d’une prochaine visite car sans rendez-vous, monsieur Reynaud n’a pu nous accorder que le temps d’une courte conversation.

Les Principales caractéristiques du Vieux Donjon

  • Domaine familial de 13 hectares cultivé en agriculture raisonnée
  • Production d’une seule cuvée
  • Vendange manuelle partiellement éraflée, co-fermentation des différentes variétés en cuve béton, 20 à 25 jours de macération avec un remontage par jour, élevage de 18 mois en foudre dont certains ont plus de cinquante ans.
  • Vente directe 27€, dont 80% à l’exportation

 Le 2014 :

  • Assemblage de Grenache pour 75%, syrah 10%, Mourvèdre 10% Cinsault 5%
  • Belle réussite pour une année difficile avec un printemps sec et un été pluvieux qui retardé les vendanges.
  • Avant de déguster, prenons le temps de nous arrêter sur le contenant, la belle bouteille frappée du blason rappelle les origines papales. L’étiquette à l’écriture gothique, la silhouette du Château viennent renforcer le côté médiéval et donne au vin un surcroît d’authenticité. Ici l’histoire, les traditions priment sur toute modernité tapageuse.
  • Belle robe rubis.
  • Nez de fruits rouges, de fraise et d’épices, cannelle et clou de girofle
  • élégant et raffiné.