La charlotte aux fraises, recette

La fraise, la star du printemps est de retour. Nous ici, on est fan de ce fruit délicat. Sucrée, acidulée, fraîche mais charnue avec de la mâche et du caractère, elle a tout pour faire le show sur nos tables. On la croque nature où pour un plaisir plus gourmand avec une pointe de sucre et une cuillère de crème fouettée. On l’adore aussi en préparation plus sophistiquée. Charlotte, mousse et bavarois, la fraise aime s’afficher à la carte des grands chefs. Aujourd’hui je partage la recette d’Alan Pouponneau, chef pâtissier du Domaine de Raba, Bordeaux. Voici sa Charlotte aux fraises d’Aquitaine.

Le chef m’a confié son secret pour réaliser des biscuits à la cuillère, c’est l’occasion de te lancer. Sinon, il faut passer l’étape 1 de la recette et passer tout de suite au dressage.

Matériel et ingrédients pour une charlotte de 6 – 8 parts.
Matérielbavarois vanillebiscuit à la cuillère
1 cercle 20cm de diamètre, 4,5cm de haut375 gr de lait bio175 gr blanc oeuf
1 robot ou un batteur75 gr de crème liquide125 gr de sucre
2 plaques de cuisson120 gr de jaune d’oeuf100 gr de jaune d’oeuf
papier cuisson100 gr de sucre65 gr de farine
1 passoire à fin tamis ou chinois1 gousse de vanille65 gr de fécule
5 feuilles de gélatine
Décor
250 gr de fraises et 1 assortiment de fruits rouges au choix
Sucre glace


La Charlotte aux fraises selon Alan Pouponneau

Etape N°1 : réaliser les boudoirs ou biscuits à la cuillère

Le biscuit à la cuillère est un petit gâteau léger souvent réservé au décor de préparation plus savante. En cuisine familiale, j’avoue ne pas réaliser mes biscuits moi-même mais avoir la recette du chef est assez tentant. Pourquoi ne pas essayer et prendre du plaisir dans la découverte d’un nouveau produit.

Biscuit à la cuillère, les ingrédients 🥚🧁🥚
175 de blanc d’oeuf
125 gr de sucre glace + sucre on top
100 gr de jaune d’oeuf
65 gr de farine
65 gr de fécule de pomme de terre

Biscuit à la cuillère, recette maison 👨‍🍳

  • Dans le robot à pâtisserie, monte les blancs avec le fouet. Dès qu’ils moussent, ajoute 1/3 du sucre. Continue à battre et verse le reste du sucre en 2X. On parle de serrer les blancs.
  • Avec une maryse, incorpore les jaunes délicatement à la préparation
  • En dernier, ajoute la farine et la fécule tamisées.
  • Recouvre deux plaques de cuisson de papier sulfurisé. Sur la première trace des rectangles de 4,5cm de hauteur qui feront tes boudoirs.Saupoudre de sucre glace ♨️ Au four à 170°. le biscuit doit rester blond clair. 10 minutes
  • Sur la seconde plaque, pose un cercle pâtissier de 20cm de diamètre. Rempli l’intérieur en faisant une spirale. ♨️ Mets au four à 200° environ 5 minutes.

Etape N°2 Le bavarois vanille, recette maison 👨‍🍳

Le bavarois : les ingrédients 🥚🥛🥚
375 gr de lait entier bio
75 gr + 400 gr de crème liquide bio
120 gr de jaune d’oeuf
100 gr de sucre
1/2 gousse de vanille. à défaut, parfume ta crème d’une cuillère de kirsch
5 feuilles de gélatine ou 10 gr

Le bavarois : une crème anglaise combinée avec une crème montée

  • Dans une casserole, chauffe le lait avec la gousse de vanille. Laisse infuser 15 minutes.
  • Ajoute le mélange jaune et sucre battu.
  • Remets sur le feu et laisse épaissir sans cesser de remuer. Si tu as un thermomètre de cuisson, ne dépasse pas 82°.
  • Passe au chinois pour enlever tout grumeau.
  •  Dans un verre d’eau froide, mets à tremper la gélatine. Dès qu’elle est molle, égoutte et presse puis dilue avec quelques cuillères de la crème chaude et enfin incorporer à ta preparation. Laisse refroidir 1/4 d’heure.
  • Dans le bol du robot, fouette la crème (sans sucre d’où son nom de montée et non chantilly) Mélange avec la crème refroidie et mets au frais pour 2h.
  • Si tu n’a pas de vanille, ajoute 1 cuillère à café de kirsch en fin de préparation

Etape N°3 Charlotte aux fraises : le dressage 🍓🍓🍰🍓🍓

La charlotte aux fruits rouge du chef Alan Pouponneau, c’est une base de biscuit à la cuillère garnie d’un bavarois vanille et décorée de fruits frais.

  • Pour le dressage :
  • Reprend ton cercle à pâtisserie avec sa base de biscuit. Dresse les boudoirs sur le tour en ne laissant aucun trou. 
  • Remplis le cercle de la crème vanille. Lisse avec une spatule et laisse prendre au froid. 1/4 de congélateur peut accélérer le process.
  • Décore de fruit frais et saupoudre de sucre glace.

De cette façon, la charlotte aux fraises se conserve deux jours au frigo. Tu peux donc la préparer à l’avance pour un repas de fête. Si tu aimes cette recette, tu peux la décliner avec de nombreux autres fruits, myrtilles, framboises et aussi abricots ( à prendre encore bien ferme).

Chronique de décembre: Cuisine Actuelle Spécial Noël

Noël, J-15, après la liste de mes envies, on s’attaque aux choses sérieuses : le menu De fête. Pour vous aider dans vos préparatifs, j’ai feuilleté une bonne dizaine de magazine à la recherche du meilleur.

magazines de cuisine, Noël

J’ai flashé sur le Spécial Noël de Cuisine Actuelle. Ce Hors série est parfait. Des amuse bouche, au dessert, on y trouve toutes les recettes pour un Noël à la française. J’ai adoré sa couverture très gourmande : un gros plan sur un Vol au vent, un classique qui fait toujours plaisir. 

Cuisine Actuelle, Hors Série de Noël, comment vous le décrire ?

Un décor paillettes

Cette année avec Cuisine Actuelle, on se fait plaisir dans une ambiance traditionnelle. Noël sera chaleureux et doré. On met des étoiles et des paillettes dans notre cuisine.  Ceux qui cherchent encore une idée de décor trouveront dans ce magazine 4 idées de thème : Blanc, Baroque, Nature et Rouge.

Des recettes autour des incontournables de Noël

Foie gras en terrine ou poêlé, huîtres, saumon mariné ou fumé, boudin blanc et volaille farcie, on revient aux fondamentaux, aux recettes qui font plaisir à tous. Mamie, maman et la petite Julie doivent se retrouver dans les propositions. 

Des recettes accessibles à tous

Nul besoin d’être un expert, un Ferrandi +10 pour réaliser les recettes proposées. Noël cette année ne sera pas prise de tête.

Voilà, je vous ai tout dit.  Il vous manque le prix, c’est 4,90 €. Ce serait dommage de s’en priver. 

Un Noël traditionnel avec Cuisine Actuelle

Cuisine Actuelle, Hors série, Spécial Noël

Pas besoin de commander 

PV Public 4,90 €   

En vente chez tous les marchands de journaux

Qui est le champion du monde des cannelés 2018 ?

Chaque année, France Bleu Gironde organise le championnat du monde de Cannelés. Cette année, j’étais au côté du Jury, voici mon retour sur le Cannelenium 2018.

J’avoue, entre le cannelé et moi, c’est une histoire qui dure. On s’est rencontré dès mon arrivée à Bordeaux. Love at first sight, les yeux qui brillent, l’envie irrépressible. J’ai croqué le premier jour et depuis on ne s’est plus quitté.

Plus le temps passe et plus je m’attache à cette bouchée couleur soleil brûlé. Il me suffit de mordre dans un cannelé et je suis à Bordeaux. Enfin, presque, pour être honnête celui que je préfère, je l’achète chez madame Lemoine au Cap Ferret. Je le mange au réveil quand mon homme s’est levé le premier. C’est alors, le bonheur du petit déjeuner. Je le partage avec mes copines avec le café d’après marché. Je le sers à chacune de nos soirées d’été avec les incontournables dunes blanches.

Voilà le cannelé, c’est mon gâteau doudou. Alors quand France Bleu Gironde m’a convié au jury du septième Championnat du Monde de Cannelés, j‘ai accepté avec enthousiasme.

La compétition s’est déroulée au Hangar 14 dans le cadre de Bordeaux So Good 2018. Dès 14h, les amateurs sont montés sur scène rechercher le précieux trophée. Ils ont travaillé sous les yeux du public et de leur famille à réaliser un cannelé sucré. Le gagnant devait rester au plus près du gâteau traditionnel. Cela n’a pas empêché les candidats d’apporter leur touche personnelle dans la présentation d’abord et aussi dans la préparation. Stéphanie remplace le rhum par de la liqueur de poire et Franck utilise du rhum arrangé. Ce qui est hyper sympa dans ce concours, c’est la rencontre de personnalité si diverses. Chaque présentation raconte une histoire. Il y a le duo maman-bébé, la recette sur ardoise ou la nature morte. Chacun témoigne de la même passion cuisine mais avec un vécu très différent. Vraiment Chouette. Au final, c’est Lydia Gimel avec son Divin Cannelé qui a emporté nos suffrages. Bravo Lydia

En seconde partie de concours, nous sommes passés à la catégorie-pro. Le tenant du titre Christophe Girardot revenait à la compétition challengé par Mathieu Lecocq, Benoit Texier et Michael Guedj. Ce fut une très jolie démonstration de savoir-faire, un live-show de haut niveau. Le jury, présidé par Cyril San Nicolas, a beaucoup souffert. Deux candidats sont arrivés Ex-aequo. Impossible de trancher. Alors pour la première fois, il y aura deux champions du monde de Cannelés à savoir Christophe Girardot et Michael Guedj. Bravo les chefs.

Les Champions du monde 2018 de Cannelés : Christophe Girardot, Lydia Gimel et Michael Guedj

L’atelier des Pastéis boutique monoproduit à Bordeaux

 

Croquer dans un Pastéis de Nata, se régaler d’une gourmandise tout en contraste et retrouver en flash tous les souvenirs d’un week-end en amoureux à Lisbonne, c’est désormais possible à Bordeaux. L’atelier des Pastéis vient d’ouvrir une micro boutique 10 rue Saint Rémi.

 

D’entrée, tu vas adorer l’endroit à la décoration chic et sobre où Nelson Alves travaille en mode show cooking devant le client. Exigeant sur l’authenticité du petit gâteau, le chef a travaillé sa recette pendant deux ans sans trouver en France les ingrédients qui sublimeraient le produit. Alors il a décidé de faire venir le meilleur du Portugal à Bordeaux et se fait livrer chaque semaine en frais. Il a aussi importé les fours de cuisson spéciaux qui permettent d’avoir une température différente en bas et en haut. Le résultat est bluffant, on tutoie l’excellence. Imagine une crème moelleuse et parfumée couchée sur un fond de tarte léger et croquant, un pur bonheur.

 

Tu peux le déguster sur place, trois mini tables sont installés en face de l’espace de travail. On y sert café, thé et autres boissons. Tu peux aussi emporter. Dans son élégante boîte rose, la spécialité populaire se transforme en gâteau glamour. Conception et décoration tout a été pensé par le chef et c’est là que l’histoire devient encore plus jolie. Moi j’adore. Au départ, Nelson est titulaire d’un Master Design du Strate Collège. Son premier métier c’est de dessiner du mobilier. Seulement Nelson aime la pâtisserie alors il fait le pari fou de concilier les deux passions. Parisien de naissance mais Portugais d’origine, il part se former au Portugal et revient en France riche d’un projet de boutique mono produit. Et puis l’amour s’en mêle. Au Portugal il a rencontré une jeune femme, elle est Bordelaise. Je te laisse deviner la suite.

Au final, nous on a gagné, une boutique adorable, des petits gâteaux délicieux et une alternative au dessert Dunes Blanches et Canelés.

Pour ceux et celles qui aimeraient la recette, désolée, j’ai promis de ne rien dire. Juste pour info, dans le Pastéis de Nata, il n’y a pas de beurre (pardon mes copines bretonnes) mais de la margarine. Petite astuce du chef, la pâte et la crème demandent à reposer 24h avant cuisson à haute température.

 

L’Atelier des Pastéis

  • 10 rue Saint Rémi
  • Ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h30
  • Le dimanche de 11h à 19h

Gratin de Potimarron au parmesan & sans gluten

 Ingrédients pour 6/8 personnes

 

  • 1 Potimarron de 1kg ou plus
  • 1 botte de ciboulette
  • 2 branches de thym
  • 1 oignon émincé
  • 1 cuillère à soupe de coriandre en poudre
  • sel, poivre

 

 

 Sauce maizena

  • 50 gr de beurre
  • 25 cl de lait
  • 2 cuillères à soupe de fleur de maïs

 Crumble parmesan

  • 100 gr de farine de maïs
  • 100 gr de parmesan moulu
  • 80 gr de beurre doux

 L’automne s’installe et les courges reviennent en force dans nos assiettes avec l’envie de manger bon et de saison. Mon légume favori c’est le potimarron avec sa chair douce aux parfums de châtaigne. Facile à cuisiner en soupe, il est aussi délicieux en gratin. Voici une recette économique et sans gluten pour ceux qui sont fâchés avec les blés modernes.

  La recette 

Crumble parmesan

  • Dans un grand bol, verse la farine, le parmesan et ajoute le beurre ramolli.
  • Malaxe avec les doigts et mets au frais.

 Potimarron

  • Commence par fendre le légume en deux. Puis sur une planche, enlève la peau à l’aide d’un gros couteau. Tu peux aussi la laisser si tu cuisines avec des produits bio. Puis tranche avec une mandoline ou au couteau.
  • Dans un grand saladier, mélange le potimarron, la ciboulette hachée, le thym, la coriandre.
  • Dans une poêle, fais revenir l’oignon avec 20 gr de beurre. Ajoute aux légumes.
  • Mélange le tout, ajoute sel et poivre.
  • Dispose le tout dans un plat allant au four

 

Béchamel à la farine de maïs

  • Mélange la farine de maïs au lait froid
  • Fais fondre le beurre dans une casserole
  • Verse le lait + maizena
  • Fais chauffer doucement jusqu’à ce que la sauce épaississe.
  • Verse la préparation sur le plat de potimarron
  • Recouvre du crumble parmesan

 

  • Enfourne pour 1h30 à 180°. A mi-cuisson, vérifie que le gratin ne colore pas trop vite.
  • Sors du four et laisse repose 5 mn avant de servir.

 

 

 

 

Le Refugee Food Festival, session Bordelaise du 20 au 25 juin

Voici un rapide post, un partage de mon coup de cœur pour une belle initiative citoyenne, le Refugee Food Festival. J’aime toujours quand la cuisine se montre sous son meilleur jour, généreuse et bienveillante, créatrice de liens.

 

L’histoire commence en 2013 quand après un tour du monde caméra à l’épaule à la rencontre des autres par le biais de la cuisine, Marine Mandrila et Louis Martin continuent de partager leurs expériences au travers d’un livre et de documentaires. Seconde étape en 2016, ils lancent le Refugee Food Festival, action très concrète dans l’idée de leur philosophie Connecting people through Food. L’événement invite à découvrir des cuisines savoureuses. Il permet de donner aux chefs réfugiés un moyen de s’exprimer et de nouer des contacts utiles à leur insertion professionnelle.

2017, Bordeaux rejoint le mouvement grâce à Marine Dupé qui reprend l’idée à son compte avec l’ambition de changer le regard sur les personnes réfugiées. Assistée de Sandrine Clement Rivoltella, elle monte l’édition bordelaise qui aura lieu du 20 au 25 juin. Pour cette première, Marine Dupré établit la connexion entre la Guinguette de chez Alricq, Darwin, Symbiose, le Taquin, l’alchimiste et Safia, Noria, Fatima, Nabila, Khaled, Mariam, Hussam, Amir, chefs et pâtissiers venus d’Arménie, de Syrie, d’Afghanistan, du Maroc et d’Algérie. Le temps du festival, les chefs étrangers deviennent salariés des restaurant hôtes, un premier pas dans leur parcours professionnel français. En solo ou en à quatre mains avec le chef en titre, ils vont mettre leurs spécialités au menu.

Le festival commence mardi 20 juin à la Guinguette Chez Alriq où l’on pourra déguster un couscous préparé par Safia et Noria. Le restaurant continuera de proposer sa carte habituelle, les prix sont inchangés. A titre d’exemple le couscous sera à 12€ la part. Le lendemain on remet le couvert à Darwin et la semaine continue avec un lieu différent chaque jour. Last but not least, le festival se termine par un grand pique-nique participatif dans les jardins des Vivres de l’Art, le 25 juin. Chacun est libre d’amener un plat à partager et de déguster celui de son voisin, d’étendre sa nappe sur l’herbe et de profiter de la douceur du soir autour des valeurs internationales de partage, de générosité et de convivialité de la cuisine. Pour mémoire voici un rappel des principaux de la programmation.

Les infos en ligne sur : refugeefoodfestival.com/bordeaux http://www.refugeefoodfestival.com/bordeaux-1

L’ événement émane de l’association Food Sweet Food, il est co-organisé avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)

Diner gastronomique au restaurant Côté Rue

Invitée par le Chef à découvrir la carte du moment, je reviens avec plaisir chez Côté Rue, une des meilleures adresses du bordeaux gastronomique. Le Chef, Rudy Ballin dont tu trouveras l’interview sur le blog étonne de maturité et de précision. Il nous livre son interprétation de la cuisine française apprise aux cotés des plus grands. Son parcours hors norme l’a conduit de palace en restaurant trois étoiles, des cuisines du Bristol à celles de la maison Pic. Chef-propriétaire depuis 2015, il ambitionne de garder le juste équilibre entre le classique et le moderne. Exigeant sur l’esthétique, il ne lâche rien sur le goût afin de faire de notre dégustation une succession d’émotions gastronomiques.

A la première visite, les lieux interrogent. Les hauts plafonds moulurés du XVIII, les colonnes de stuc, les parquets en chevrons et les miroirs monumentaux témoignent d’un passé glorieux qu’il nous tarde de connaître. Ni salle de danse, ni hall d’exposition, nous sommes au rez-de-chaussée d’un ancien hôtel qui abritait un cercle de jeu, inhabituel et excitant. On s’amuse à imaginer les fins de soirées de liesse. On fantasme sur la proximité des chambres qui donnait aux heureux gagnants l’opportunité de fêter leur chance en belle compagnie.

Installés à notre table, nous ne jouerons pas aux cartes mais vivrons le dîner comme au théâtre. La cuisine en mode show-cooking permet de ne rien manquer du spectacle qui se joue habituellement en coulisse. Rudy Ballin et son second Pierre-Damien Peurien cuisinent à quatre mains en totale complicité. Pas un bruit de voix ne vient troubler le repas, le duo fonctionne en parfaite harmonie.

En salle, officie Simon Reyna assisté de son épouse Lauriane Brun pour la sommellerie, deux anciens de chez Jean Sulpice à Val Thorens. Simon, tout en sourire et courtoisie prévient nos demandes, répond aux interrogations sur la cuisine du chef. Lauriane prend le relais pour les boissons. Sa sélection de vins au verre accompagne et sublime la cuisine de Rudy Ballin.

Suivant la tendance du moment, le restaurant propose un seul menu décliné en cinq plats précédés d’amuse-bouche et accompagnés de quelques mignardises.

Nous prenons connaissance du programme du jour autour d’une coupe de Champagne de la maison Trudon et d’une pana cotta d’aneth, pamplemousse rose, graines de sarrasin et œufs de poisson volant on the top. Suavité de la crème, croquant de la graine et note acidulée de l’agrume, voilà une belle proposition pour réveiller nos papilles.

Nous continuons par une surprise du chef. Merci Rudy pour cet exquis tartare de Saint Jacques, sésame et caviar d’Aquitaine. Quel heureux mélange, la Saint Jacques douce, gourmande s’allie avec volupté à la fraîcheur iodée du caviar, le tout boosté par le poivre de Timut appelé aussi poivre pamplemousse. L’assiette contient toute entière la signature du chef : raffinement de la présentation, omniprésence des fleurs comestibles et saveurs inattendues. J’adore !

Pour suivre, l’œuf bio cuit à basse température sur son crémeux châtaigne et parmesan. La poitrine de cochon, croquante presque réduite en poudre on the top apporte la note salée-fumée qui twiste l’onctuosité du plat. L’ensemble se marrie parfaitement avec le Pouilly Loché du Domaine Tripoz, élégant Chardonnay élevé en biodynamie. Amateurs de Bourgogne blanc nous apprécions ce Macon vif et minéral à la robe claire et au nez de fleurs blanches.

Nous revenons à la mer avec une noix de Saint Jacques panée à la poudre de livèche servi entière avec son sabayon au safran, betterave et baies acidulées de cranberries en side. Pour accompagner un Saint Pourçain, jeune appellation de la Loire à majorité de Chardonnay. L’intrépide du Domaine des Berioles porte son nom avec panache, vin sur la fraîcheur et la minéralité.

Filet de daurade sur la peau, émulsion café note de mandarine.

Caille fumée et parfumée à l’huile de combawa. Elle copine avec des navets salsifis glacés et se marrie avec audace au feuille de limon cress, un herbe de la famille du basilic au parfum de citron vert. La volaille appelle un rouge léger comme le Château Reine Blanche, un Saint Emilion à dominante Merlot. Belle robe griotte.

Une transition avant le dessert une mousse de brie à la truffe et pomme rôtie servie tiède et un sorbet avocat pomme granny.

Le final sera à la hauteur du menu, déclinaison autour de la passion, de l’ananas et du curcuma. Une assiette tout en délicatesse mousse de chocolat blanc, bille de fruit passion sur une feuillantine de chocolat, glace ananas-curcuma et son verre de Banyuls domaine du Traginer. Petit plaisir des becs sucrés, assemblage de grenache blanc et de Muscat petits grains, explosion de fleurs et teneur en sucre maîtrisée.

La soirée s’achève en douceur. Il est déjà tard, le temps a filé dans cet endroit intimiste ou personne ne te presse pour libérer la table. Le chef ne fait qu’un seul service. L’équipe se détend, les convives sont heureux.

Nous avons passé une merveilleuse soirée pleine de surprises et de découvertes entourées d’une équipe désormais au complet. Le restaurant a trouvé son équilibre, le chef devrait être rassuré. Mais en jeune homme ambitieux et pressé, il prépare activement l’avenir. En juin Côté Rue changera totalement de visage, la cuisine descendra au sous-sol. J’ai hâte de découvrir le nouveau visage du restaurant.

Côté Rue

  • 05 56 49 06 49
  • Menu 31 € le midi et 56 €le soir
  • Du mardi au vendredi et samedi soir
  • 14, rue Paul Louis Lande, Bordeaux
  • Adresse proche du musée d’Aquitaine

Petite rue étroite, prévoir un stationnement en parking

 

En savoir plus sur les les meilleurs restaurants de Bordeaux, cliquez ici.

Le Quatrième Mur : la brasserie gourmande de Philippe Etchebest

Déjeuner au quatrième Mur, la brasserie gourmande de Philippe Etchebest.

 

Depuis des mois, la rumeur courait sur le retour de l’ultra – médiatique Philippe Etchebest au cœur du triangle d’or. Cette fois, nous y sommes, c’est le premier jour du Quatrième Mur.

Le bouillant animateur de cauchemar en cuisine et jury de Top chef  dispose enfin d’un outil à la hauteur de son talent, celui d’un Meilleur ouvrier de France ayant conquis ses deux étoiles au Michelin pour son travail à Saint Emilion. Philippe Etchebest est chez lui, même si le décor néo classique du Grand Théâtre s’est imposé avec ses colonnes dorées et ses lustres anciens. En salle et devant un public conquis, le chef Etchebest n’a rien perdu de son charisme, Il assure le spectacle avec bonheur. En fin de  service, il passe à toutes les tables, conseille pour la dégustation, serre les mains, pose pour les photos souvenirs. Il semble heureux, détendu alors qu’il confie avoir stressé, flippé comme jamais.

 

 

Côté cuisine, L’expérience du Quatrième Mur. 

Créative et généreuse la cuisine de Philippe Etchebest ne déçoit pas. Le chef avait promis une brasserie gourmande sans tricherie ni concession à la qualité, il n’a pas menti. Rien ne manque dans la formule très simple proposée le midi pour 32 euros. Tu trouves un combo de recettes très actuelles comme l’œuf de poule parfait, un plat traditionnel avec la cocotte d’agneau et une recette revisitée, celle de la tarte au citron. La modernité se retrouve aussi dans la présentation sur tablette tactile de la carte des vins ou dans la présence d’un bar à tapas, un incontournable des restaurants trendy.

Génial, superbe ! Une vraie belle expérience !  Les happy few du premier jour sont ravis. Ils repartent l’œil brillant et le sourire aux lèvres.Ils ont déjà oublié l’heure passée à attendre une table, trop heureux de participer au gastro-événement. 

Je termine par quelques photos des assiettes, elles sont superbes, modernes et généreuses. Je parle des présentations bien sur. Si tu as la chance de goûter cette cuisine, prends le temps de bien déguster. Savoure cette cuisine bien balancée entre la tradition et l’exotique. Arrête toi sur les textures, les saveurs. Tu trouveras du moelleux, du croquant, de l’acidulé et du sucré. Je te recommande le dessert tout citron comme une tarte réinventée, un petit bijou de saveurs. Sucré et acidulé. Douceur et croquant. une petite merveille.

 

Info pratiques:

Le Quatrième Mur

📬 2 place de la comédie. Hyper centre de bordeaux. Au pied du Grand Théâtre

⏰ ouvert midi et soir

🍽 Menu unique

Pas de réservation, je sais c’est pas cool !

Le Saint James : superbe en journée, magique le soir.

L’adorable village de Bouliac, tout en pierre blonde et parfaitement entretenu se découvre à l’arrivée d’une petite route sinueuse qui grimpe le long du coteau. Tu le rêves en MG, l’alliance du vintage et de la balade à faible vitesse en guise d’amuse bouche d’un diner au restaurant du Saint James.Saint james, Bouliac _DSC4982

Prolonge l’été façon Dolce Vita à seulement quelques minutes de Bordeaux. Prend le temps d’admirer le jardin d’agrume de l’entrée, les œuvres d’art contemporain et le bar en corian. L’hôtel dessiné en 1989 par Jean Nouvel n’a rien perdu de sa modernité avec ses extensions aux façades de métal oxydé._DSC5326

Depuis la terrasse du restaurant gastronomique agrémentée de magnifiques pots d’arbustes taillés, tu découvres une vue panoramique sur Bordeaux. Le jour, la végétation en étage offre un vrai ravissement pour les yeux. Le parc de 4ha, la magnifique piscine bordée de vignes affichent  un petit air de Toscane._DSC5305 _DSC5330

_DSC5345La nuit, Bordeaux apparaît en toile de fond, scintillante et magnétique derrière la barrière anthracite de la Garonne. Tu dines sous un dais lumineux fait de diodes en guirlandes, la soirée prend un air de fête, chic and glamour._DSC5114 (1) _DSC5174

Rien ne vient contrarier le plaisir des yeux, la palette de couleur se limite au vert des feuillages et au brun des troncs ou du mobilier, un parti pris très graphique, un écho aux bâtiments de l’hôtel. Graphique aussi, les tables nappées de blanc, les cercles immaculés sont parfaitement alignés sous l’allée des grands marronniers. La scène est mise, le spectacle peut commencer. Place à la cuisine de Nicolas Magie.Nicolas Magie Nicolas Magie

Le chef partage avec ses convives sa philosophie du produit d’excellence et des fournisseurs de passion. Il affectionne les mariages inattendus comme la langoustine et le melon. Le fruit est servi au naturel et en pickles, mariné au vinaigre de Kalamansi, une façon d’ajouter à l’assiette l’indispensable touche d’acidité. Le Saint James Bouliac

Restaurant Le Saint JamesNicolas Magie sublime le Sud Ouest qui lui fournit 95% des ses approvisionnements. Son menu prend le goût des saisons. Un parti pris qui oblige à la patience pour savourer le bon produit au bon moment. Du slow fooding à la Dolce vita, tu vois j’y reviens. Slow aussi pour le choix des vins. Take your time, pas moins de 2000 références à la carte qui se lit comme un guide. On commence par les vins des amis étoilés : La Côte Saint Jacques à Joigny, L’Espérance à Saint Père sous Vezelay et pour les Bordeaux Cordeillan Bages ou L’Hostellerie de Plaisance. Suit une proposition de rosés, vin de saison._DSC5356

Ensuite on rentre vraiment dans l’histoire par une invitation au voyage dans la France viticole. La carte est organisée par région de production : la Loire et ses rouges souples et légers, la Bourgogne aux blancs fruités et ronds, aux rouges corpulents et puissants. Le Bordeaux bénéficie d’un traitement de faveur : une page pour chaque appellation doublé du choix dans les millésimes. Les amateurs de jolis flacons apprécieront aussi l’ouverture sur le monde et la belle sélection de vins espagnols ou allemands.

Je bavarde beaucoup et il me reste tant à dire sur la cuisine de Nicolas Magie. On marque une pause et je reviens très vite avec les photos en cuisine, un passage obligé pour comprendre le travail du chef.

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