Le Solena : la gastronomie sans strass, ni paillettes

Aurélien Crosato a pris un nouveau chemin, L’aventure du Soléna continue avec Victor Ostronzec http://lemeilleurdebordeaux.fr/le-new-solena-deja-bien-installe-dans-la-gastrosphere-bordelaise/

Dans son restaurant au 5 rue Chauffour, Aurélien Crosato met en scène le juste produit, maîtrise les techniques, recherche la précision absolue des cuissons et soigne les détails. Chez lui, dominent l’esprit du travail bien fait et la recherche de l’excellence sans tricherie, ni artifice. Le chef possède une belle personnalité, ses assiettes aussi, bien balancées entre le punchy et le tasty.le Solena

Avec son maki de Groose et foie gras, un plat signature, tu tiens un bel exemple de sa cuisine : une base traditionnelle allégée en matière grasse et boostée par quelques épices si besoin.le Solena, Aurelien Crosato

La préparation comme une dodine : classique ! La présentation comme un maki: stylé! La puissance en bouche du gibier : fort caractère !

Adepte du produit juste, de l’agriculture raisonnée, le chef travaille à partir de la Groose entière, livrée en caisse et tout en plumes de son Ecosse natale. Le volatile sera plumé, désossé et débarrassé des plombs résiduels, gibier oblige. Sur une feuille de chou blanchie, le chef dépose le suprême. Il le recouvre d’une farce savoureuse à base de chairs de volaille mélangées à une duxelle de champignons et à du magret séché, le tout parfumé au madère. Il recouvre son filet d’un beau morceau de foie gras cru, enroule le tout dans sa feuille de chou et l’enveloppe dans une crépinette. Le maki passe au four 60 minutes à basse température, 56°C. Cette cuisson respecte le produit, la volaille ne durcit pas, sa chair reste souple. A la dégustation, le maki révèle toute son originalité. Le foodista habitué des dodines de poulet au goût peu prononcé sera surpris : c’est tasty et long en bouche. Le gibier bouscule gentiment tandis que le foie gras moelleux et doux caresse.

Si le maki de groose mérite un diner au Soléna, d’autres créations originales et gourmandes figurent à la carte de ce gastro de poche. Je te conseille de réserver si tu veux tenter l’expérience. Malgré un emplacement à l’écart du Food tour Bordelais, la salle, moderne et sobre, aux tables bien espacées, se remplit facilement. Le chef et sa femme Serena Lee ont soigné les détails dans le souci constant du confort de leurs clients. Ils se fournissent chez les meilleurs représentants français des arts de la table : les serviettes de table ultra blanches en gros coton moelleux, la vaisselle en grès colorés de chez Jars et chez Jaune de Chrome, les couverts aux manches arty, les couteaux à viande de chez Saphore. Je n’oublie pas la présence d’absorbeurs de son, un bonheur pour les diners en amoureux. Chez Aurélien Crosato, nul besoin d’élever la voix, les sons sont étouffés et chacun peut diner sans partager la vie de la table voisine._DSC8508Diapositive1_DSC7588

Depuis son ouverture en 2011, Aurélien Crosato a su gagner la reconnaissance de la profession. En 2015, Le guide Gault et Millau le distingue et le nomme « grand de demain » en plus de lui attribuer trois toques. Côté média, le chef publie régulièrement avec le collectif des AFAMES, leur prochain livre sortira fin novembre pendant le festival gastronomique Bordeaux So Good. Depuis septembre, il anime une chronique gastronomique sur France bleu Gironde, le Pourquoi du Comment, axée sur les techniques et les produits. En cinq minutes, chaque lundi matin, Aurélien explique une technique de la cuisine traditionnelle comme celle de singer la viande ou apport d’amidon en début de cuisson d’un plat pour épaissir la sauce. Précis et rapide, Le scientifique, diplômé en anthropologie biologique ressurgit derrière le cuisinier de talent.Aurélien Crosato

Que manque t-il au chef pour poursuivre tranquillement sa route ? Pas le livre de Kérouac, il le connaît déjà. Une jolie étoile? Sans aucun doute.

 

Le Soléna c’est 5 rue Chauffour, proche de la piscine Judaïque

  • Le soir du mercredi au dimanche soir
  • Le dimanche midi aussi
  • Un menu du marché à 39€
  • Un menu dégustation à 64€
  • Et un budget de 70€ à la carte.
  • La carte des vins, 140 références sélectionnées par le chef, recèle de vraies pépites
  • J’ai remarqué un clos Rougeard, la Rolls des Saumur Champigny un superbe champagne de propriétaire le Selosse, un Rayas très joli Châteauneuf du pape, un Dujac

Racines, le gastro de poche de Daniel Gallacher

La façade étroite du 59 rue Georges Bonnac cache une jolie adresse gourmande : Racines. Le chef, un écossais, s’est formé chez Ducasse, Le Spoon, le Byblos à Saint-Tropez, le Plaza, Le Sketch à Londres, que du lourd. Devenu chef-propriétaire, Daniel Gallacher invente sa propre histoire, une cuisine dans le mouv, savoureuse et de saison.Daniel Gallacher, Racines

Le midi, une formule à 17€

Le soir, tu as le choix entre le menu à 25€ et celui surprise à 40€.

Dans le menu à 25€ : deux entrées, deux plats et deux desserts.

La formule ultra simple est parfaite pour un repas entre copines.

On a testé. On a adoré: 

  • La déco bois naturel, la belle vaisselle blanche, les verres rouges et noirs.
  • Les présentations graphiques et ultra-soignées,
  • Le mélange des saveurs, les notes acidulées de gingembre et de citron vert dans le velouté de carottes, la mangue associée au merlu. Le pré-dessert fraîcheur à base de sorbet.
  • Le clin d’œil du chef à son Ecosse natale avec son Haggis revisité. Il nous a glissé un soupçon de panse de brebis farcie dans l’assiette autour de l’agneau.
  • Les desserts, un bonheur pour les gourmandes
  • L’accueil chaleureux de toute l’équipe, tous anciens de Chez Dubern.
  • La légèreté de l’addition.
  • Racines pratiques réservation indispensable 05 56 93 43 08 . Fermé dimanche. Quartier Mériadeck.

Les photos pour mieux comprendre :_DSC7290 _DSC7293 _DSC7302 _DSC7306 _DSC7309_DSC7318_DSC7320

En savoir plus sur les les meilleurs restaurants de Bordeaux, cliquez ici.

L’oiseau bleu de Frédéric Lafon

Déjeuner en Terrasse sans garder la doudoune, t’en rêvais. Après faut juste choisir le bon spot. Si tu as un peu de temps et l’envie de faire un gastro à midi, pense à l’Oiseau Bleu 127 avenue Thiers. Avec le tram : easy et pas si loin du centre.

Sur place tu vas adorer la terrasse ouverte sur le jardin, inattendue pour cet ancien commissariat à la belle façade classique d’hôtel particulier bordelais du XVIII. Au printemps, c’est très green, très zen aussi d’entendre le piapia des oiseaux en pleine ville.

l'oiseau bleu bordeaux

_DSC7255 Frédéric Lafon, Oiseau bleu BordeauxCôté cuisine, tu vas aimer: belles assiettes & créativité maîtrisée. Le Sud Ouest est bien présent par le produit : magret de canard, piment d’Espelette et cabillaud. La carte est très courte mais capable de satisfaire les modernes et les tradis, entre côte de veau cuite à basse température, purée de céleri, truffe râpée et filet de cabillaud mariné façon Gravelax, roquette en touche poivrée, bouillon à la citronnelle et écume parfumée.

Coup de cœur pour la mise en bouche de saison : émulsion d’asperge blanche, pickles d’asperge verte sur crumble aux noix. Un quick start très réussi.L'oiseau Bleu Bordeaux _DSC7240 _DSC7251

Je n’oublie pas la carte des vins, une belle histoire qui sait s’aventurer hors de Bordeaux et cela à des prix hyper raisonnables.

_DSC7277 _DSC7271 Frédéric Lafon, Clement Mathéoux

T’as tout compris c’est une adresse pour un déjeuner à deux ou un repas pro. J’imagine la terrasse les soirs d’été, encore plus sympa. On y retournera.

Le Maruya : le restaurant japonais du Triangle d’Or

On est au N°1 de la rue Fénélon, à deux pas de la place Gambetta, l’adresse idéale pour ta cantine du midi ou le bon spot pour démarrer une soirée. On y mange une cuisine fraîcheur avec un menu dégustation renouvelé chaque soir, une belle expérience pour tous les foodistas lassés des traditionnels duo sushis + yakitoris.Bien sûr tu peux craquer pour un assortiment de ces bouchées riz et poisson bien frais mais il y a tant à découvrir dans la cuisine japonaise. Le mieux, se laisser guider par l’inspiration du chef Junichi Yamano.

chef du Maruya Bordeaux

Le chef travaille le produit brut. Quelques photos d’une belle découpe !!!

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Beaucoup de légumes dans la cuisine japonaise 

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Chaque jour, en fonction des arrivages, il imagine un menu dégustation en cinq plats. Il cuisine le produit, préserve les goûts et les saveurs naturelles des aliments. Le chef s’exprime sans artifice, sans le recours exagéré aux épices et sauces. Je n’oublie pas la présentation des plats, le plaisir visuel est au cœur du voyage immobile. La vaisselle en grès colorée participe à la présentation, la taille des ingrédients est un art à part entière et l’architecture des plats est complètement maîtrisée.

Mon conseil : choisir le menu dégustation à 35€ ou alors le menu du mois, une belle aventure aussi.

La dégustation commence toujours par une trilogie de mise en bouche, suivi de trois plats incluant toujours une assiette de sushi et un tempura. N’oublie pas les desserts, fusion des incontournables douceurs européennes sublimées par les parfums de l’Asie. Tu choisiras entre la panacotta au thé Matcha, la quintessence du thé vert ou une crème brulée au sésame noir.

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Si l’expérience te tente, prends bien soin de réserver ta table. La salle est petite, environ trente couverts. Tu seras même obligé de te plier aux horaires imposés soit 19H30, soit 21H30. Je sais, c’est un peu loose mais bon, le Maruya affiche complet le midi et aux deux services du soir.